C E S A R E   B A T T I S T I

19/03/2007

Fin de cavale pour Cesare Battisti

Le romancier en fuite depuis août 2004 a été arrêté hier dimanche 18 mars à Rio de Janeiro. Le Brésil de Lula, s‘il lui a été fatal pour sa cavale, saura peut-être lui éviter une extradition vers l'Italie. Aucune convention ne serait en vigueur entre les deux pays concernant les jugements par contumace prononcés lors d‘une période d'exception et exécutoires sans nouveau procès. Les avocats français de l'écrivain et ancien membre des prolétaires armés pour le communisme sont en route pour Brasilia, où Cesare Battisti devrait être transféré aujourd'hui. S'il était renvoyé en Italie, il serait emprisonné à vie alors qu'il a toujours nié les meurtres qui lui ont été incriminés et qu'avant de prendre la fuite il avait écrit vouloir un nouveau procès.

Bernard Bec


18/03/2005

La Cour Européenne des Droits de l’Homme, dernier rempart pour Cesare Battisti.

Après la validation par la Cour de Cassation de son extradition le 13 octobre 2004, la signature du décret d’extradition par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin le 20 octobre 2004, le Conseil d’Etat a confirmé ce jour, le vendredi 18 mars 2005, la mesure d’extradition de Cesare Battisti.
Il ne reste plus, pour éviter l’errance perpétuelle ou l’extradition de l’écrivain, la CEDH.

Bernard Bec


27/09/2004

Dernier recours pour Cesare Battisti

Mercredi 29 septembre 2004, à partir de 14 heures, la Cour de Cassation examinera le pourvoi déposé par les avocats de Cesare Battisti contre l’avis favorable à son extradition vers l’Italie.

Bernard Bec


30/08/2004

Cesare Battisti, sous le coup maintenant d’un mandat d’arrêt international, avait écrit à la Justice française par le biais de ses avocats. Voici le texte intégral de ce courrier :

Je suis dans l'obligation de me soustraire au contrôle judiciaire qui m'a été imposé et je veux m'en expliquer face à la justice française. Je ne quitterai pas la France, je ne saurai pas le faire, c'est mon pays et je n'en vois pas d'autre dans mon futur. Ma vérité est ici, beaucoup de citoyens français me l'ont confirmé. La Cour d'Appel de Paris, en se déclarant favorable à mon extradition, m'a condamné à la prison à vie en Italie. Le choc est énorme, je ne pouvais pas croire que la justice française se plierait au pouvoir politique, revenant sur la chose déjà jugée en 1991, je ne pouvais pas croire qu'elle accepterait la contumace italienne qui ne me donne plus aucune possibilité de défense. Enfermé à vie, trente ans après les faits, ce seraient la famille, les enfants, d'autres vies qui paieraient. Je ne peux pas courir ce risque, ne plus revoir mes enfants, le pays où ils sont nés, l'idée m'est insupportable. La déclaration de Jacques Chirac, deux jours après la décision de la Cour d'Appel, a achevé de m'ôter tout espoir. Face au gouffre, que me reste-t-il ? Seulement mes enfants et la subtile possibilité, un jour peut-être, de pouvoir m'expliquer sur mes responsabilités politiques et pénales et revenir enfin sur ce passé que l'Italie voudrait, me semble-t-il, enterrer à jamais au prix d'une sauvage contrefaçon historique. Je me soustrais au contrôle judiciaire, donc, mais je reste en France, parce que c'est d'ici, avec l'aide de tous ceux qui encore croient à cette justice qui avait fait de la France le pays des Droits de l'homme, que je continuerai à me battre afin que justice soit faite et à l'homme et à l'histoire. Cette conviction me donne le courage d'attendre l'ultime décision, jusqu'au dernier recours, dans l'espoir que, dans ce pays qui est le mien, les mots Justice et Liberté signifient encore quelque chose.

Cesare BATTISTI


23/08/2004

Cesare Battisti… Répond aux abonnés absents.
Après avoir envoyé à l’AFP un communiqué de presse, le 6 août 2004, dans lequel il jurait qu’il n’avait pas commis les crimes que lui attribuait la justice italienne, Cesare Battisti ne s’est pas présenté le 21 août à son ixième contrôle judiciaire.
Ses avocats communiquent :

COMMUNIQUE DES AVOCATS DE BATTISTI

Nous apprenons que Cesare BATTISTI ne s'est pas présenté le 21 août 2004 au rendez-vous hebdomadaire de son contrôle judiciaire.

Nous l'avions rencontré récemment et avions perçu à cette occasion qu'il supportait de plus en plus mal, sur le plan psychique, le harcèlement médiatique, judiciaire et policier qui lui avait soudainement été imposé après tant d'années de vie familiale et professionnelle vécues au grand jour et avec l'accord des plus hautes autorités de notre pays.

Le revirement brutal d'une politique aussi permanente, perpétré à l'encontre des réfugiés italiens des années de plomb alors qu'ils avaient officiellement bénéficié d'un asile consolidé depuis un quart de siècle par tous les gouvernements de la France, ne peut que générer des conséquences humaines dont l'extrême gravité touche aujourd'hui des familles entières et leurs enfants.

Nous ne savons pas actuellement ce qu'il advient de Cesare BATTISTI, mais l'expertise médicale qu'il nous a remise, effectuée récemment par le Docteur Hervé BOISSIN, Médecin Expert près la Cour d'Appel de Paris, Médecin agréé et membre du Comité Médical ministériel du Ministère de l'Intérieur et de la Préfecture de Police, renforce nos inquiétudes.

Il est urgent de mettre fin à ce reniement des droits acquis par des femmes et des hommes que la France s'était officiellement engagée à protéger.

Irène TERREL & Jean-Jacques de FELICE


30/06/2004

Cesare BATTISTI… Extradable

Ce jour à 15h00, la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Paris s’est dite favorable à l’extradition vers l’Italie de l’écrivain Cesare Battisti…

Bernard Bec


15/06/2004

Cesare Battisti :
Rassemblement et concert de soutien le 26 juin 2004

Sous le haut patronage de la Ligue des Droits de l’Homme et de France Libertés ce rassemblement/concert aura lieu, à partir de 19 heures, au Théâtre de l’Oeuvre, 55 rue de Clichy, dans le 9e arrondissement de Paris.

De nombreux intellectuels, écrivains, artistes et hommes politiques de gauche comme de droite seront présents : Edouard Baer, Guy Bedos, Enki Bilal, Jacques Bobe (Député de Cognac / UMP), Jacques Bravo (maire du 9e arrondissement / PS), Claude Chabrol, Régine Deforges, Benoît Delépine, Annie Dupérey, Jean Ferrat, Thomas Fersen, Dan Franck, Jean-Louis Foulquier, Juliette, Lio, Laure Marsac, Sapho, Yves Simon, Michel Tubiana (Président de la Ligue des Droits de l’Homme), Fred Vargas, Pierre Vassiliu, Pierre Vidal-Naquet, Christian Vincent…

Rappel : Cesare Battisti doit être fixé sur son sort (demande d’extradition déposée par la justice italienne) le 30 juin 2004.

Bernard Bec


13/05/2004

Cesare Battisti en attente de la décision finale.

Hier, devant les magistrats de la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Paris, en présence de Cesare Battisti et de ses avocats, l’Avocate Générale Sylvie Petit-Leclair a souhaité que la cour donne un avis favorable à la demande d’extradition déposée par l’Italie, puisqu’à son avis : « L’ensemble des éléments suffit à démontrer que la demande de l’état italien ne souffre d’aucune discussion ».

Les avocats de Cesare Battisti, deux français et un italien, ont point par point mis à mal les accusations portées par la représentante du parquet général, qui d’après certaines personnes présentes dans la salle d’audience, n’a pas déclenché un intérêt particulier de la part des juges. Un, se serait même assoupi…
Lors de la plaidoirie des avocats de Cesare Battisti, il en a été tout autrement. Les magistrats prenaient des notes.

Voilà Cesare Battisti, une nouvelle fois, en attente d’une décision finale. La Cour ira-t-elle dans le sens du Parquet Général ou sera-t-elle respectueuse de la parole donnée par le Président François Mitterrand et fera-t-elle la part du faux et du vrai dans cette affaire ? Réponse prévue fin juin.

En attendant, pour vous faire une idée objective, nous vous conseillons de lire l’ouvrage de Fred Vargas « La Vérité sur Cesare Battisti ». Dans ce livre, l’historienne relate les années de plomb, ses tortures, ses manipulations, les faits reprochés à Cesare Battisti, les mensonges de certains, les affabulations d’autres et sa dénonciation par le repenti Pietro Mutti.

« La Vérité sur Cesare Battisti » / Fred Vargas – Collection BIS des éditions Viviane Hamy (7 euros) en librairie dès le 21 mai 2004.

Bernard Bec


08/05/2004

« La Vérité sur Cesare Battisti »… Le livre qu’il faut lire.

Après ravoir lu et entendu tout et n’importe quoi dans certains journaux, hebdos et sur certains médias, Fred Vargas, écrivaine, mais aussi archéologue et historienne réputée, a rassemblé textes et documents pour relater le parcours de Cesare Battisti et celui de l’Italie lors des années de plomb.
Ce livre, édité dans la collection de poche « Bis » de Viviane Hamy, sera en vente dès le 21 mai 2004 dans toute la France. Son prix : 7 euros.

Bernard Bec


10/04/2004

Demande d’Extradition

L’examen de la demande d’extradition de Cesare Battisti qui devait avoir lieu le mercredi 7 avril 2004 a été reporté au mercredi 12 mai, l’Etat Italien ayant fait parvenir de nouveaux documents.

Bernard Bec

La veille de ce report, le 6 avril, Le Monde publiait le texte suivant signé par les historiens Pierre Vidal-Naquet et Madeleine Rebérioux, le sociologue Edgar Morin, et Stéphane Hessel ancien ambassadeur de France :

La parole de la France
Que Cesare Battisti et les autres Italiens menacés d'extradition par le gouvernement français soient coupables ou non des faits qui leurs sont reprochés par la justice italienne ne nous regarde pas. Nous ne prétendons pas non plus donner de leçons de démocratie à l'Italie, mais en nous opposant fermement à ces extraditions, nous voulons faire respecter la parole donnée par la France à ces Italiens qui se sont réfugiés sur son sol pour fuir les poursuites liées aux violences des années de plomb.

En matière de droit d'asile, la parole de la France nous est à tous un sujet de fierté et cette soudaine menace de reniement nous touche directement, intimement. C'est elle que nous entendons stigmatiser d'une façon à la fois brève et précise. Brève, car la fameuse "doctrine Mitterrand", c'est-à-dire la décision unilatérale prise par un président de la République d'accueillir en France les militants révolutionnaires italiens qui auraient déposé les armes se résume en quelques phrases dépourvues de toute ambiguïté ; précise, car, pour lever tout doute sur la portée réelle de cette doctrine, nous avons souhaité nous référer à sa formalisation et à sa teneur en rappelant exactement ce qui a été dit et écrit par ses créateurs.

En 1985, à l'occasion du 65e congrès de la Ligue des droits de l'homme, le chef de l'Etat, François Mitterrand, affirmait : "Prenons le cas des Italiens, sur quelque trois cents qui ont participé à l'action terroriste en Italie depuis de nombreuses années, avant 1981, plus d'une centaine sont venus en France, ont rompu avec la machine infernale dans laquelle ils s'étaient engagés, le proclament, ont abordé une deuxième phase de leur propre vie, se sont insérés dans la société française, souvent s'y sont mariés, ont fondé une famille, trouvé un métier... J'ai dit au gouvernement italien que ces trois cents Italiens... étaient à l'abri de toute sanction par voie d'extradition..."

En 1998, le premier ministre Lionel Jospin écrivait dans une lettre adressée au cabinet de Felice-Terrel et rendue publique par la presse : "Vous avez appelé mon attention par une lettre du 5 février 1998 sur la situation de ressortissants italiens installés en France à la suite d'actes de nature violente d'inspiration politique réprimés dans leur pays. (...) Je vous indique que mon gouvernement n'a pas l'intention de modifier l'attitude qui a été celle de la France jusqu'à présent. C'est pourquoi il n'a fait et ne fera droit à aucune demande d'extradition d'un des ressortissants qui sont venus chez nous dans les conditions que j'ai précédemment indiquées. Par ailleurs, des dispositions vont être recherchées afin que les signalements introduits dans le système d'information de Schengen et automatiquement diffusés n'emportent plus de conséquences à l'égard de ces personnes..."

Ces mots, clairs et nets, ne prêtent à aucune interprétation : il y a bien octroi d'asile en pleine connaissance de la gravité de faits couverts ; ces faits graves sont bien de nature politique ; cet asile accordé aux bénéficiaires est un et indivisible, erga omnes, sans la moindre possibilité de dérogation ; il ne peut y avoir extradition que s'il y a reprise de l'action terroriste.

Sous deux présidents de la République et neuf gouvernements successifs, toutes tendances politiques confondues, cet asile a été maintenu.

Or, vingt ans plus tard, et après le sérieux coup de canif aussi scandaleux qu'inique que représente l'extradition de Paolo Persichetti en août 2002, ce gouvernement tente de s'enfoncer encore plus avant dans la voie du reniement de la parole donnée en arguant, soit d'une prétendue obsolescence de la "doctrine Mitterrand", soit d'une soi-disant exclusion de certains crimes graves. Tout cela n'est qu'une vaste entreprise de désinformation qui ne convainc aucun de ceux qui, comme nous, tiennent au respect des engagements pris par leur pays. Car toute extradition qui viserait l'un ou l'autre de ces Italiens serait en dehors de toute légitimité. Rupture injustifiée et injustifiable d'un "contrat politique" unilatéral passé par la France, elle prendrait le risque d'entrer dans l'histoire par la porte dérobée habituellement réservée aux trahisons.

Pour finir, laissons la parole, que nous faisons nôtre, à Robert Badinter, ancien garde des sceaux, qui déclarait dans les pages du Corriere della Sera daté du 5 mars 2004 : "Ce que l'on appelle "doctrine Mitterrand" peut être discuté, approuvé ou désapprouvé, mais demeure la décision d'un président de la République, du plus haut représentant de l'Etat, qui engage donc l'Etat lui-même, y compris sur le plan politique. Je ne vois pas pourquoi reconsidérer, vingt ans après, un engagement de l'Etat français par rapport à un contexte historique et à des positions qui restent inchangés."

28/03/2004


Mercredi 30 mars 2004
Salon « Cesare Battisti » à la Mairie du 9e arrondissement de Paris

Sur l’initiative du comité de soutien contre l’extradition de l’écrivain, un salon se tiendra le 30 mars de 18 à 23h30 à la Mairie du 9e arrondissement, 6, rue Drouot – Métro Le Pelletier.

Au programme :

Débat « Pour le respect de la parole de la France » avec le sociologue Jean-Marc Salmon, l’écrivain Dan Franck et l’avocat Jean-Jacques de Felice.

Lectures de textes de Cesare Battisti par des comédiens.

Projection du film Cesare Battisti, Résistances de Pierre-André Sauvageot suivi d’un débat.

Séance de signatures de Cesare Battisti en compagnie de Claude Amoz, Jean-Pierre Bastid, Régine Desforges, Dan Franck, Frédéric H. Fajardie, Guiseppe Genna, Thierry Jonquet, Michèle Lesbre, Dominique Manotti, Patrick Mosconi, Jean-Hugues Oppel, Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani, Michel Quint, Patrick Raynal, Romain Slocombe et Fred Vargas.

Bernard Bec


28/03/2004

Messieurs qu’on nomme grands, je vous écris cette lettre…

…Après la libération de Cesare Battisti, une déferlante d’articles et de sujets s’est abattue sur les journaux, les radios et les télés. Les uns soutenant la demande de non-extradition de l’« écrivain » Battisti, les autres souhaitant l’extradition du « terroriste » Battisti… Mais pendant ce temps les comités de soutien envoyaient une lettre au Président de la République Française. Celle-ci est parvenue à Monsieur Jacques Chirac le 18 mars. Depuis, silence radio ou plutôt silence Élysée.

La voici :

le 15 mars 2004

Les comités de soutien contre
l'extradition de Cesare Battisti
et des autres réfugiés italiens

Ligue des Droits de l'Homme
138 rue Marcadet
75018 - Paris

 

Monsieur Jacques Chirac
Président de la République


Objet : Lettre ouverte au Président de la République, contre l'extradition de Cesare Battisti.

Monsieur le Président de la République,

Nous, citoyens français, profondément attachés aux valeurs de la République et de son Droit, nous nous tournons vers vous, et nous nous permettons de solliciter votre attention sur la demande d'extradition formulée par l'État italien à l'encontre de Cesare Battisti et d'autres réfugiés italiens en France.

Vous, le premier, croyez en la valeur et en l'honneur de la parole donnée par la République française, en son obligatoire pérennité, et en la nécessité de ne pas la voir bafouée. Vous avez à plusieurs reprises rappelé l'importance de son "strict respect". Si cette parole d'État venait à être reniée, que resterait-il de la crédibilité des engagements de notre pays ? Cette parole d'État, c'est vous qui en êtes le garant.

En 1985, la République française a donné sa parole et s’est engagée formellement à ne pas extrader les réfugiés politiques italiens rescapés des « années de plomb », et à leur accorder l'asile. Cette parole fut encore confirmée avec force en 1998 sous votre présidence, et avalisée par l'octroi à tous d'un titre de séjour. Sur la foi de cet engagement, de nombreux exilés italiens se sont installés en France, terre des droits de l’Homme qui leur offrait un refuge. C’est cette parole de la France qui risque d'être aujourd'hui trahie.

Le 7 avril prochain, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris examinera la demande d’extradition de Cesare Battisti. Aujourd'hui écrivain, il vit à Paris depuis treize ans avec ses deux enfants. Comme vous le savez, il fut jugé dans son pays par contumace pour des faits liés aux affrontements politiques et sociaux d’alors. Il y fut condamné, comme de nombreux autres, sur la base des déclarations négociées de « repentis », en échange d'une réduction de leur propre peine, ou souvent de sa suppression. En cas d’extradition, Cesare Battisti ne bénéficiera d’aucun nouveau procès en Italie, et y sera aussitôt emprisonné à vie.
Les faits qui font l'objet de la procédure d'extradition en cours sont les mêmes que ceux déjà examinés il y a treize ans par la Chambre d'Accusation de la Cour d'Appel de Paris qui, par deux arrêts rendus le 29 mai 1991, a déclaré Cesare Battisti non extradable. Une décision définitive a donc déjà été prise, refusant cette extradition. Or selon le principe, fondamental dans un État de Droit, au nom duquel « on ne juge pas deux fois la même chose », les arrêts de 1991 ne peuvent plus être remis en question sans que cela constitue une entorse gravissime aux fondements de notre droit.

Nous sommes déjà plus de 21.000 à avoir signé la pétition contre l’extradition de Cesare Battisti. Son cas concerne tous les réfugiés politiques italiens aujourd’hui abrités sur notre sol.
En accédant à cette demande d’extradition, ainsi qu'en acceptant toute autre demande qui viserait ces réfugiés italiens, la France se rendrait coupable de trahir et son droit, et sa parole. Or c’est sur le respect sans faille de ces valeurs que se fonde la solidité et la dignité de notre République. Cette République, sa parole, sa loyauté, son droit, il nous faut les défendre. Comme nous les avons défendus tous ensemble lors du second tour des élections présidentielles en mai 2002.

Aujourd'hui, de même, nous réaffirmons solennellement, et quelle que soit notre appartenance politique, notre attachement fondamental aux valeurs et aux principes républicains. À l'honneur de la parole de la République française dont vous êtes le garant. C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président, de rappeler avec force la pérennité de la parole d’État qui fut donnée à Cesare Battisti et aux autres réfugiés italiens.
C'est sur vous que reposent notre confiance et notre espoir.

Dans cet esprit, nous nous permettons de solliciter de votre haute bienveillance une audience avec nos représentants afin de vous exposer nos préoccupations avant la date du jugement.

Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression de notre très haute considération,

 

Les Comités de soutien contre l'extradition de
Cesare Battisti et des autres réfugiés italiens


03/03/2004

LIBERTE pour Cesare Battisti… et prolongation…

Cesare Battisti a recouvré la liberté cette après-midi après 23 jours passés à La Santé.
Le jugement sur le fond de l’affaire, à savoir la demande d’extradition de Cesare Battisti, est fixé au 7 avril 2004.

Bernard Bec


01/03/2004

 

Lettre ouverte au ministre de la culture

 

Monsieur le Ministre,

L’arrestation du romancier Cesare Battisti et la menace d’extradition qui pèse sur lui suscitent émotion et réprobation dans le monde de la culture, et bien au delà.

Écrivains et romanciers, éditeurs et traducteurs, libraires, dessinateurs et photographes, artistes, comédiens et cinéastes, femmes et hommes de culture, vous demandons de rompre votre silence sur la situation de Cesare Battisti.

Nous ne pouvons pas accepter que notre république revienne brutalement sur l’engagement donné à Cesare Battisti de vivre chez nous à la condition de rompre avec la logique des années de plomb, promesse que Cesare Battisti a pleinement respectée.

Nous ne pouvons pas accepter que Cesare Battisti soit menacé d'extradition au gré d'une volte-face judiciaire inacceptable, et emprisonné à vie en Italie, sans recours possible du fait d'une loi inique.

Il en va de l’honneur de la France, enrichie de tant d’apports venus du monde entier, et de sa culture dont vous êtes le garant et le défenseur naturel.

Il en va du respect de la parole donnée, comme de l’avenir des libertés et des droits dans l'Europe en construction.

C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Ministre, d’intervenir afin que la liberté soit rendue à Cesare Battisti et que lui soit définitivement assuré le droit d'asile promis.

Publiée dans Libération ce lundi 1er mars 2004, cette lettre ouverte a été signée par 430 « acteurs culturels ».

Bernard Bec


26/02/2004

Des mots, des traits et les trois couleurs du drapeau…

Soutien à Cesare Battisti : Chantal Montellier et Didier Daeninckx sont au programme de ce jour.


Chantal Montellier

Cesare Battisti, Victor Hugo et Benito Mussolini

Il y a un quart de siècle, l'éventualité d'un coup d'État d'extrême droite était une réalité en Italie. La faiblesse des institutions, l'emprise d'une classe politique corrompue, l'alignement du pays sur une Amérique martyrisant le Vietnam, ont conduit toute une génération à penser qu'il fallait s'opposer au malheur par le moyen des armes.
On peut confortablement et raisonnablement juger aujourd'hui qu'il s'agissait là d'une erreur d'analyse. L'histoire se fait dans la tourmente et s'écrit une fois le calme revenu. On sait que Victor Hugo, proscrit célèbre, ne participa pas à la Commune de Paris, une révolution ouvrière saccagée, massacrée, dont le sang, par rivières entières, teinta la Seine de rouge. Pourtant, il ne cessa de se battre pour que les milliers de combattants exilés, dont sa grande amie Louise Michel, puissent rentrer à Paris, la tête haute.
Au Sénat, en février 1878, il proclamait :
"Vous n'avez qu'une chose à faire : ou la grâce ou l'amnistie.
Qu'est-ce que la grâce ? C'est une peine.
Qu'est-ce que l'amnistie ? C'est un effacement.
Ce sont les deux contraires.
Les guerres civiles ne sont finies qu'apaisées.
En politique, oublier, c'est la grande loi.
(...)
La guerre civile est une faute. Qui l'a commise ?
Tout le monde et personne.
Sur une vaste faute, il faut un vaste oubli".
Quelques années auparavant, alors qu'on lui proposait de quitter Guernesey, sans que rien ne soit changé à la nature du régime qui gouvernait la France, il avait répondu :
"Quand la liberté rentrera, je rentrerai".

Car la liberté passe aussi par les textes. On ignore qu'aujourd'hui encore, en 2004, le Code Pénal italien, celui-là même sur lesquels les juges s'appuyèrent pour condamner Cesare Battisti et des centaines de révoltés, porte sur sa première page les noms de ses initiateurs de 1930. Rocco était alors ministre de la Justice sous le règne de Vittorio Emanuele III, et il apposa sa signature près de celle de son maître, le dictateur fasciste Benito Mussolini.
L'héritier de Rocco s'appelle Castelli. Il appartient à la très xénophobe Ligue du Nord que ne gène pas cette référence au Duce. Au contraire. Il a été nommé par Silvio Berlusconi, détenteur de la carte numéro 1816 de la Loge P2, qui ne craint pas, lui, de dénoncer "la contiguïté entre le mouvement anti-globalisation et le terrorisme".
En s'appuyant sur les dérives d'un passé vieux de trente années, c'est en vérité au présent également qu'ils veulent s'attaquer.

Didier Daeninckx

Ceux qui voudraient en faire de même peuvent nous envoyer textes, dessins, etc…

Bernard Bec


23/02/2004

La mobilisation pour la Libération de Cesare Battisti s’amplifie.

Daniel Pennac écrit à Cesare Battisti.
Six billets d’humeur dans l’Humanité. Ceux de Mouloud Akkouche, Patrick Bard, Lilian Bathelot, Olivier Douyère, Jef Tombeur et Francis Zamponi.
François Guérif et Joëlle Losfeld sont dans Libération.

Jacques Bobe, le Député de la Circonscription de Cognac et Jérôme Mouhot, le Maire de Cognac se sont associés, le 21 février, à l’action du Comité de Soutien de Cognac. Ils doivent envoyer une lettre commune au Premier Ministre et au Garde des Sceaux.
Lundi 23 février 2004, « Charente Libre » et « Sud Ouest » ont relaté dans leurs colonnes, l’affaire « Cesare Battisti », la prise de position des deux hommes politiques cognaçais, et l’action du Comité de Soutien composé de Sylvie Denis, Roland C. Wagner et de Bernard Bec (tiens, c’est moi !).
Ségolène Royal, présente dans la cité du Polar et accessoirement des eaux de vie, le 23 pour une réunion électorale, a signé la pétition comme d’ailleurs une bonne centaine de personnes dont des députés, des conseillers régionaux, des conseillers généraux et des maires.

La gazette de Claude Mesplède se retrouve directement sur la toile. Un site vient d’être créé : http://cesarebattisti.free.fr/

L’éditeur Henri Labbe (Eden) propose de mettre à disposition gratuitement le dernier livre de Cesare Battisti à tout organisme voulant le vendre lors d’action en faveur de l’écrivain. Les recettes seront intégralement reversées pour le paiement des frais de justice (contact : 01 42 23 05 15).

Rappel :
La demande de remise en liberté de Cesare Battisti sera étudiée par la 1ère chambre d’Instruction de Paris le mercredi 3 mars 2004 à 14heures. Nous y serons.

Bernard Bec
(d’après la Gazette de Claude Mesplède)


23/02/2004

Liberté pour Cesare Battisti

Rappel :
Si vous voulez signer la pétition en faveur de la libération de l’écrivain cliquez directement :
http://www.mauvaisgenres.com/arrestation_battisti.htm

Bernard Bec


20/02/2004

Le soutien à l’écrivain Cesare Battisti se met en place

Claude Mesplède, la mémoire du Polar, récolte toutes les infos et toutes les initiatives et ensuite nous les communique par sa Gazette « Liberté pour Césare Battisti ». L’homme déclare être rivé devant son écran et scotché à son fauteuil durant 10 heures par jour. Un courriel arrive par minute à certains moments. Feuilletons-la !

Un comité de soutien est né à Toulouse le jeudi 19 février. La prochaine réunion se tiendra à la librairie de La Renaissance le lundi 23 ct à 18heures.

Valerio Evangelisti déclare que la pétition italienne a déjà reçu mille cinq cents signatures. De plus, il propose de louer un stand collectif au prochain salon du livre de Paris.

L’illustrateur Jean-Claude Claeys s’associe à l’action en fournissant à la gazette l’une de ses illustrations noire de chez noir. Les mots ne sont pas son fort.

L’Ours Polar de Christophe Dupuis mobilise ses troupes et lance un appel aux écrivains de la région Aquitaine. Cesare Battisti avait été en résidence à Langon en 2002.

Corinne Naidet, du fanzine « La Noir’Rode » a alerté la presse régionale de la région PACA.

Le Bureau National du Parti Socialiste soutient Cesare Battisti et a rédigé un communiqué de presse dans ce sens le 17 février.

Philippe Sollers s’accroche avec Christine Bravo dans l’émission de Laurent Ruquié sur France 2. Bravo avançant quelques contre-vérités, Sollers lui démontra le peu de consistance et le manque de vérité de ses propos.

La célèbre librairie Mollat de Bordeaux annonce la mise en place d’une vitrine « Battisti » pour la semaine prochaine.

Les Elus Communistes de la Ville de Paris proposent et obtiennent le 19 février en conseil municipal que Cesare Battisti soit fait « Ami de la Ville de Paris ».

BHL, Bernard Henry Lévy demande dans son bloc-notes de l’hebdomadaire Le Point la libération immédiate de l’écrivain Battisti.

Francis Zamponi, écrivain, écrit un billet d’humeur dans la gazette dans lequel il se demande si un nouvel ordre moral européen ne se met pas en place actuellement pour rejeter dans le « Camp du Mal » tous les mouvements contestataires des années soixante-soixante dix.

Des conférences de presse se tiendront fin de semaine et début de semaine prochaine à Lyon, Besançon, Cognac…

Des projections du documentaire de P.-A. Sauvageot « Cesare Battisti Résistances ». Celle de Granville se fera le samedi 21 à 15 heures à la Médiathèque. Celle de Paris aura lieu le 25 février à 20heures à La Clef dans le 4e arrondissement.

Le fanzine « La vache qui lit » de Limoges rentre en campagne.

L’association « Horizons Noirs » qui organise le salon du polar d’Orléans a écrit au Garde des Sceaux.

L’audience de la 1ére Chambre d’Instruction de Paris se réunira mercredi 3 mars à 14heures pour étudier la demande de remise en liberté de Cesare Battisti déposée par ses avocats.

A suivre !

Bernard Bec


18/02/2004

Mobilisation importante pour Cesare Battisti.

De gauche comme de droite, les « politiques » réagissent et interviennent :

Renaud Muselier, le Secrétaire d’État aux Affaires Étrangères, a adressé, lundi 16 février, un courrier au Premier Ministre, dans lequel il se disait favorable à la libération de l’auteur.

Le Député-Maire de Grenoble, Michel Destot, Secrétaire de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale, a assuré de son soutien l’action qui consiste à réclamer le respect de la parole de la France donnée par le Président Mitterrand.

Loïc Cauret, le maire de Lamballe (Côtes d’Armor) a envoyé, le 17 février, un courrier au Garde des Sceaux et au Premier Ministre, dans lequel il condamnait l’emprisonnement de Battisti.

Le 18, tous les Élus Communistes de Paris se sont associés à l’appel pour la libération de l’auteur.

Julien Dray, Yves Cochet, Dominique Voynet, entre autres, ont également signé la pétition.

La Ville de Frontignan, par son maire, a fait, Cesare Battisti, Citoyen d’Honneur.

Même action pour les artistes :

Le comédien Richard Berry, invité de « Tam Tam » sur France Inter le 16, a déclaré soutenir les actions menées en faveur de Cesare Battisti et avoir signé la pétition en faveur de la libération immédiate du romancier.

Le réalisateur Yves Boisset soutient depuis le début les actions menées.

A ce jour, ce sont déjà plus de 8000 personnes qui ont signé la pétition pour la libération de Barttisti (www.mauvaisgenres.com).

Pour écrire directement à Cesare Battisti, voici son adresse :

Cesare Battisti
N° d’écrou 282 069 X
1ère Division
Prison de la Santé
42, rue de la Santé
75014 PARIS

A suivre !

Bernard Bec


14/02/2004

Cesare Battisti, à l’ombre des murs de la prison de La Santé.

Arrêté à son domicile parisien, le mardi 10 février 2004, l’écrivain Cesare Battisti est désormais écroué à la prison de la Santé en vue d’une possible extradition vers l’Italie.

Membre d’un mouvement d’extrême gauche dans les années mille neuf cent soixante dix, il se retrouve, en 1980, en prison pour homicide. Cesare Battisti s’évade en 1981 de sa geôle italienne et disparaît. Absent, il est jugé et condamné à la prison à perpétuité par contumace. Il réapparaît en France en 1990. Réfugié, comme d’autres militants italiens, il obtient du Président François Mitterrand, l’assurance de pouvoir résider en France à la condition de ne plus avoir d’activité politique. Cesare Battisti devient le romancier « noir » que l’on connaît.

Depuis son arrestation, des personnes se mobilisent. Des réunions ont lieu. Des pétitions circulent pour sa libération (http://www.mauvaisgenres.com).
Une réunion-conférence de presse se tiendra à 17 heures, lundi 16 février 2004, devant la prison de la Santé.
Le Syndicat des Avocats de France organise une conférence de presse, le jeudi 19 février 2004, à Paris, au siège de la Ligue des Droits de l’Homme…
A suivre !

Bernard Bec