B A N D E S .. D E S S I N E E S
15/05/2008

Les seins de café
(Edition Intégrale)

Jean-Claude Servais (dessin & scénario)

Dupuis
92 p / 21,00€

Les seins de café (Edition Intégrale)
A la frontière entre la Belgique et la France début 20e siècle.
La contrebande dans les Ardennes franco-belges fait rage. Tous les moyens sont bons pour faire passer tabac et café, même les corsages des jeunes femmes qui à cette occasion deviennent plus rondes. Lors de ces séances d'habillages dans la maison frontalière, sans qu'elles le sachent, le jeune Victor, regarde ces jeunes femmes par une fente du parquet du grenier et ainsi parfait son éducation. L'adolescence n'est pas loin.
Pendant ces années, ce sera le jeu du chat et de la souris, entre ces demoiselles et les douaniers, les « Noirs ». Alice, Babette, Margot, après qu'elles aient tiré les cartes, prennent le chemin des livraisons par la forêt et réussissent à éviter leurs contrôles. C'est presque devenu la routine.
Hélène, une fille de 12 ans dont la mère vient de mourir, est recueillie par les jeunes femmes et leur matrone. Elle intègre le groupe de contrebandières et devient leur éclaireuse. Victor, encore présent dans le grenier assiste à la scène, la retrouve sur son trajet et l'aborde, mais se retrouve chassé par les contrebandières en jupons.
On ne sait ce qu'avaient prévu les cartes, ce jour, les douaniers allaient passer à l'offensive. Arrêter la jeune Hélène en forêt. Le chef, le grand noir, aura des gestes déplacés sous le regard de Victor, qui, à cet instant, décida de lui faire un jour la peau.
Les années vont passées, Hélène et Victor vont devenir de beaux jeunes gens et ce qui devaient arriver... Mais la guerre de 14 éclatera avec tous les malheurs et bouleversements qu'elle allait engendrer. Les deux jeunes gens seront séparés et Lina, une belle plante, se glissera entre les deux amoureux…

Servais est passé maître dans l'art de nous raconter des histoires simples de femmes et d'hommes du peuple des campagnes avec cette touche d'humanisme qui le caractérise. A découvrir ou à redécouvrir.

Ceb


Histoires extraordinaires d'Alan Edgar Poe
(Tome 1)
Le scarabée d'or

Jean-Louis Thouard (dessin)
Roger Seiter (scénario)

Casterman / Ligne rouge
48 p / 9,25€

Histoires extraordinaires d'Alan Edgar Poe (Tome 1) Le scarabée d'or
Une fin de nuit d'octobre 1845 à Charleston en Caroline du Sud, exactement au bordel le « Blue Peter », William Wilson remporte une partie de poker. Ce dernier décide de régler les dettes de début de soirée de son ami Edgar Legrand qui se trouve dans une des chambres à l'étage en compagnie de la belle Kitty. Chose faite, les deux hommes se retrouvent dehors sur les quais du port à regarder les navires en espérant un jour en posséder un pour courir les océans, comme le Virginia qui est toujours en vente. Legrand en doute, mais qui sait ?
Après avoir pris ensemble leur petit déjeuner, ils se séparent. Edgar Legrand, d'une ancienne famille protestante, ruiné et miséreux, reprend sa barque direction l'île de Sullivan, là où il vit avec Jupiter, un vieil esclave affranchi. Il a dans sa cabane, une magnifique collection de coléoptères qu'il espère un jour montrer à son ami Wilson.
Ce matin-là, c'est le lieutenant Garth qui l'y attend. Il désire aller avec lui faire un tour sur les plages désertes de l'île. Après s'être changé, Edgar Legrand est fin prêt pour suivre Garth. Accompagnés de Jupiter, ils découvrent l'épave d'un navire marchand de gros tonnage. Le lieutenant monté à bord, Edgar Legrand, resté avec Jupiter, découvre sur la plage un magnifique scarabée d'or…

Le dessin et les couleurs de Thouard nous transportent bien dans l'univers de Poe et l'adaptation qu'en a fait Seiter est prenante du début jusqu'à la fin. A la lecture de ce premier tome, la série que nous promettent ces deux auteurs devrait être une réussite. Vivement la suite !

Ceb


I.R.S.
(Tome 10)
La loge des assassins

Vrancken (dessin)
Desberg (scénario)

Le Lombard / Troisième vague
48 p / 10,40€

I.R.S. (Tome 10) La loge des assassins
Larry B. Max est de retour. Cette fois, l'agent spécial de l'International Revenue Service est confronté à une affaire impliquant Michele Paliacci, un banquier napolitain véreux, le secrétaire général de la banque du Vatican et citoyen américain, Monseigneur Markus Scailes et un officier SS, le Major Reittmann. Ce dernier, récemment décédé, recevait une rente depuis 1992, via des comptes virtuels inscrits en Jamaïque.
Dès son arrivée à Naples, Larry est en contact avec Paliacci. Ce dernier lui donne rendez-vous devant l'église San Paolo, située sur le port. L'homme y est déjà, mais mort. Son cadavre pend du premier étage du clocher du lieu saint. Des papiers s'envolent de toutes ses poches. Ils concernent un éventuel contrôle fiscal posthume, mais c'est mal connaître la manière de procéder de l'I.R.S. et de son agent spécial Larry B. Max. Direction la propriété du banquier assassiné…

Desberg a écrit un scénar en béton et Vrancken ainsi que sa coloriste préférée sont au sommet de leur art.

Ceb


Fausse route

Vincent Gravé (dessin)
Joseph Incardona (scénario)

Les enfants rouges
230 p / 19,00€

Fausse route
Antonio Bobino dit « Bobo » et Zlatan se font la belle d'un pénitencier sous les balles des gardiens. L'une d'elles atteint le dos du second. Raide mort. Alors que déjà le médecin légiste de la prison extrait les organes du yougo pour les vendre à la Fac, la poursuite s'organise. Hommes et chiens suivent les traces de Bobo dans la neige en direction du fleuve.. .
Nadia roule à toute vitesse à bord d'une Plymouth lorsqu'elle est aveuglée par des puissants projecteurs. Un hélicoptère la survole. C'est la panique, la belle vient de franchir irrémédiablement la ligne blanche, celle qui lui ouvrira les portes d'un pénitencier et qui pourra la conduire à la chaise électrique ou à l'injection létale. Elle tremble. Elle a peur. Elle freine, redémarre toujours suivie. Elle doit absolument suivre son plan ; aller à la cabine téléphonique et appeler Antoine. Après qu'il l'ait escortée durant quelques miles, l'engin change de cap, direction le fleuve…
C'est « la belle et le taulard » ou la rencontre de deux êtres dont les destinées n'auraient jamais dû se croiser si le hasard n'avait pas joué son sale rôle d'intermédiaire.

Si le scénar est un classique dans le roman noir, le dessin de Vincent Gravé est bien personnel. Ses noirs, ses blancs sont intenses et lumineux, ses gris sont profonds. Sa technique d'aquarelle rehaussée de traits et estompée à l'ordi est au point. Superbe livre album.
Mon coup de cœur du moment.

Ceb

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