R O M A N S
01/02/2003

Une voix disparue
Laura Wilson
Pauvre petite chose…

Albin Michel
360p / 20 euros

Une voix disparue
La vie est dure pour les enfants de riches. Quand on hérite de 400 millions de livres, vos amis (les vrais) ne sont pas nombreux. De quoi vous coller de sacrés complexes. Si, par-dessus le marché, votre mère, disparue depuis vingt ans, refait surface à l'état de cadavre, il y a de quoi frôler la dépression nerveuse. Dodie Blackstone en sait quelque chose, elle qui a essayé désespérément d'oublier sa condition. Elle est obligée de se replonger dans un passé particulièrement difficile, entre un père rigide et ses nombreuses maîtresses. Qui a tué sa mère ? Qui semble s'acharner sur elle et sur sa famille ? Une plongée au fond de l'enfer qui laissera des traces indélébiles dans l'âme de la jeune femme.
Un livre parfaitement maîtrisé qui prouve, encore une fois, que les Anglaises sont les reines du roman policier.

Bernard Reversat


Punaises
Isabelle Bouvier
Les bébêtes qui montent…

Amers Editions
208p / 18 euros

Punaises
Une douzaine de nouvelles qui oscillent entre réalité et fantastique, allant même parfois jusqu'à la farce. C'est amusant, délassant et change agréablement de tant de romans longs et ennuyeux. Punaises, la nouvelle donnant le titre à l'ouvrage est une histoire policière des plus classiques. Petit papa Noël nous fait frissonner d'horreur alors que Post mortem et Influence néfaste sont totalement fantastiques. Silence de mort, Le sens de la famille, Quand le chat est là, La souris tremble et Douche écossaise restent des farces macabres sans concession pour le lecteur. Enfin, Le visage de la mort qui termine le recueil restera, pour moi un condensé de ce qui fait le charme d'Isabelle Bouvier.

Bernard Reversat


Mourir n'est peut-être pas la pire des choses
Pascal Dessaint
Polar psycho et écolo

Editions Rivages
240 p / 15,50 euros

Mourir n'est peut-être pas la pire des choses
Il était une fois une bande d'amis, de vrais amis, pas des copains de passage. Chacun avait son caractère, chacun sa sensibilité, ce qui causait de temps en temps quelques frictions, vite apaisées. Pourtant un matin, on retrouve Jérômine, un des membres de la bande, étranglée chez elle. Qui a tué cette botaniste, apparemment sans histoire ? C'est la question que se pose le capitaine Félix Dutrey, policier chargé de l'enquête. Très vite, il va s'intéresser au passé de la victime, fouiller de plus en plus profond dans une vie qui n'est peut-être pas aussi limpide qu'il pourrait le croire.
Tout l'intérêt de l'histoire, au-delà d'une enquête somme toute banale, est dans le traitement que lui fait subir Pascal Dessaint. Quatre personnes donneront, tour à tour, leur point de vue. Quatre personnes pour raconter une relation riche, complexe, impliquée dans le passé, le présent, voire le futur de notre planète. Une histoire triste aussi riche que passionnante ou l'amertume le dispute au désenchantement.

Bernard Reversat


Les eaux blessées
Dominique David (dessin) & C. Cuadra / R. Miel (scénario)
Coup de coeur

Parlement européen
40 p / gratuit

Les eaux blessées
Jeudi 23 janvier. C'est le festival de la BD. Bulle New York, je flâne chez les fanzineux. Une charmante demoiselle m'interpelle et me fourre une BD entre les mains. C'est gratuit, me dit-elle ! Bon ! j'empoche négligemment, sans même regarder le titre. Mea culpa !
Il s'agit d'une sympathique histoire sur le Parlement européen et ses représentants. Si l'intrigue policière n'est pas des plus violentes, on apprend beaucoup sur les pressions que subit le parlement de la part des industriels.
Une bande écologique que vous pouvez vous procurer sur : www.euro-parl.eu.int/Paris.

Bernard Reversat


La faute
Laura Grimaldi
Suspense psychologique

Editions Métailié
258p / 13 euros

La faute
A l'origine, il y a la mère, égocentrique et égoïste. Et puis les deux fils de caractère complètement opposés. Alfiero, sûr de lui, parfaitement à l'aise en toutes circonstances, posé, stable, presque rassis. A l'opposé, Aleardo le vilain petit canard, instable, mal dans sa peau et incapable de se fixer. Pourtant, c'est Alfiero qui est inculpé du meurtre de Carolona sa maîtresse, dans l'indifférence générale. Un seul peut essayer de l'aider, Aleardo, le frère si peu aimé.
Laura Grimaldi va bien au-delà de l'intrigue policière. Ses personnages ont une profondeur psychologique impressionnante. Peu à peu, les deux frères se trouvent dépouillés de leur enveloppe de faux-semblants et leur véritable personnalité est mise à jour. L'un est dans sa prison - mais est-ce bien une prison ? - l'autre est obligé de remettre en question toutes ses certitudes - mais quelles certitudes ?
Une étude de caractères réussie comme on aimerait en voir plus souvent.

Bernard Reversat

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