R O M A N S
15/11/2007

Le Prince de Lexington Avenue
James Sheehan

Belfond noir
460 p / 20€

Le Prince de Lexington Avenue
Rudy Kelly et sa mère Elena vivent au Bass Creck Hotel où ils bénéficient d'un appartement de fonction grâce à l'emploi de directrice de celle-ci. Rudy, lui, a un petit boulot de vendeur dans la boutique de Benny. Ce dernier espère s'attirer les bonnes grâces d'Elena en employant son fils, un peu simple d'esprit.
Un soir, entre dans la boutique l'envoûtante Lucy qui lui met le grappin dessus et l'invite à la rejoindre dans sa caravane à la fin de sa journée. Le rendez-vous tourne court lorsque Rudy, qui ne supporte pas l'alcool, se fait jeter dehors. Geronimo qui a une liaison avec Lucy, croit qu'elle le trompe et la tue sauvagement. Bien sûr, tous les soupçons vont se diriger vers le jeune Rudy qui n'a pas la possibilité de se défendre. Sa mère va tout faire pour le sortir de prison, à commencer par lui trouver un bon avocat. Le manque d'argent va condamner d'avance son fils.
Johnny et Mickey, deux amis inséparables, habitent le quartier de Lexington Avenue. Ils connaissent toutes les combines pour se faire un peu d'argent. Une nuit, ils ne pourront résister à l'envie d'emprunter une superbe voiture de sport. Poursuivis par la police, Mickey écopera d'une peine de prison, Johnny lui, ne sera pas inquiété, ayant réussi à s'enfuir avant l'arrestation de son copain.
Des années plus tard, Johnny qui a changé de prénom est devenu un brillant avocat. Malgré sa réussite, le fait d'avoir abandonné lâchement son copain à son triste sort, l'empêche d'être pleinement heureux. Ce sera un véritable choc lorsqu'il apprendra la mort de ce dernier. Le destin va lui donner l'occasion de s'amender en décidant d'assurer la défense de son fils Rudy qui est dans le couloir de la mort.

Un roman où l'amitié tient une grande place. L'auteur nous dévoile la dure réalité du système judiciaire américain qui ne laisse aucune chance aux plus démunis. Un vibrant plaidoyer contre la peine de mort mais aussi une chronique sociale de l'Amérique avec toutes les injustices infligées aux plus pauvres.
Un premier livre qui va droit au cœur, sentiments et suspense sont judicieusement mêlés, un nouvel auteur à découvrir.

Dany Neuman


Temps mort
Harlan Coben

Fleuve noir
344 p / 20€

Temps mort
Norm Zuckerman, dirigeant d'une énorme firme d'articles de sport, demande un service à Myron Bolitar : servir de garde du corps au nouvel espoir du basket féminin, Brenda Slaughter. Celle-ci est une talentueuse joueuse mais aussi le mannequin le plus emblématique de sa nouvelle collection. Rien de fâcheux ne doit lui arriver. Rechignant au départ, Myron se laisse tout à fait convaincre lorsque apparaît la superbe Brenda. Cette dernière se sent menacée par son propre père Horace, un vieil ami de Myron et, qui plus est, a joué un rôle décisif dans sa carrière de basketteur, avant qu'il ne l'interrompe pour devenir agent sportif. Brenda qui a été abandonnée par sa mère à l'âge de cinq ans, désire la retrouver et surtout comprendre le mystère de sa disparition soudaine. Elle compte donc sur Myron pour qu'il se lance dans une enquête mais tout se complique lorsque Horace disparaît à son tour.
Le peu d'éléments en sa possession ne va pas lui faciliter la tâche, d'autant plus que l'affaire est vieille de vingt ans. Ses premières investigations vont le mener tout droit chez les Bradford où Anita, la mère de Brenda, fut employée. Myron ne pouvait tomber plus mal en cette période de campagne pour les prochaines élections. Arthur Bradford, vise le poste de gouverneur et n'apprécie pas du tout les questions posées par Myron Bolitar et son ami Win, venu lui prêter main forte.

Passionnant comme d'habitude, avec peut-être un plus grand intérêt porté sur le personnage de Myron Bolitar, un homme avec des sentiments contradictoires et parfois des doutes. Une intrigue intéressante avec quelques méchants coups de griffe aux politiciens. L'humour est toujours présent dans des répliques savoureuses. Dans ce nouveau roman, Harlan Coben nous réserve une fin encore plus surprenante et inattendue confirmant, si besoin était, son grand talent.

Dany Neuman


Les mille et une vies de Billy Milligan
Daniel Keyes 

Calmann-Lévy
464 p / 19,90€

Les mille et une vies de Billy Milligan
Un livre écrit sur la base de très nombreux témoignages que l'auteur, Daniel Keyes, a recueilli pendant de très longs mois. Il est le résultat des entretiens qu'il a pu avoir avec Billy Milligan, mais aussi avec les personnes qui l'ont connu ou croisé. L'auteur a pu bénéficier de l'aide de la famille, des psychiatres mais également de celle des victimes.
William Stanley Milligan, appelé Billy, est un jeune homme atteint d'une affection psychologique très rare. Il possède ce que l'on appelle une personnalité multiple. L'auteur nous relate son enfance, puis la découverte du syndrome dont il est victime et cela à la suite de viols dont il s'est rendu coupable. Après avoir été arrêté et jugé, Billy sera placé dans un établissement spécialisé où des psychiatres compétents et ayant déjà traité ce genre de cas, vont tenter de lui venir en aide.

La première partie du livre nous décrit les étranges transformations qui s'opèrent chez le jeune homme et l'on découvre petit à petit les différentes personnalités qui habitent en lui. Son cas est sans nul doute un des plus extraordinaires, puisqu'il sera recensé 24 personnalités, toutes partageant le même corps. La seconde partie nous raconte des épisodes de vie vécus par tous ces individus, chacun à leur tour et les raisons pour lesquelles ceux-ci cèdent leur place à un autre selon les évènements. Le lecteur assiste médusé aux changements rapides et impressionnants qui se passent en la personne de Billy.
Un récit fascinant qui n'apporte pas de réponse à cette étrange « anomalie », mais dont on peut penser qu'elle fut déclenchée par une enfance terriblement malheureuse et le besoin de fuir la réalité. Le sort de Billy sera bien triste puisque la justice ira à l'encontre de ce qui aurait pu être un début de guérison pour lui. Une thérapie à long terme lui aurait peut-être permis de parvenir à « fusionner » toutes ses personnalités d'âge mais aussi de sexe différents.
Un livre passionnant qui ne peut laisser indifférent et qui provoque chez le lecteur de nombreuses interrogations sur ce qui restera un mystère.

Dany Neuman


L'Iroquois
Pascal Millet

XYZ éditeurs
110 p / 14€

L'Iroquois
Je demeure au Canada, je m'appelle Julien Henry, ma mère me nomme « p'tit lou » et j'ai douze ans. J'ai un frère aîné, Pierrot. Nous vivons seuls avec maman.
Un jour, nous rentrons de l'école et Pierrot et moi retrouvons maman pendue au porte-manteau avec sa ceinture de cuir.
Maman, elle est technicienne de surface. Elle était, car elle vient d'être licenciée par monsieur Lartigue, le Buffalo Bill du super marché. Il affame ses employés en les virant, comme ce grand cow-boy qui tuait tous les bisons du grand Ouest pour faire mourir de faim les indiens.
Ce patron qui pousse au suicide certains de ses subordonnés devient alors un criminel. Il n'est pas poursuivi par la justice, est-ce bien normal ? Un tel comportement fait à peine deux lignes dans les faits divers des journaux locaux, voire dans la rubrique des chiens écrasés.
Les deux orphelins vont décider de partir vers l'Amérique, car Pierrot veut devenir un indien, un Iroquois. Bien sûr, ils vont trouver sur leur route bon nombre d'embûches et faire des rencontres toutes plus insolites les unes que les autres. La fin sera bien triste pour le « p'tit lou ».

Ce bouquin est loin d'être un livre pour enfants. Il est question de prostitution, de la pauvreté et surtout de beaucoup d'injustice et ça, l'injustice, c'est ce que le monde actuel ne devrait plus accepter. Quand on voit ce que font nos dirigeants, on est en droit de douter. Pascal Millet met le doigt où ça fait mal. Merci !

Patrice Farnier


Une amertume empoisonnée
Bruno L'Her

Editions Atelier de presse
296 p / 19€

Une amertume empoisonnée
Dans une petite ville bretonne nommée Kermann, la vie s'écoule paisiblement. Elle possède son super marché et son usine de transformation de produits laitiers « Lait Plaisir ». Mais voilà qu'un (ou qu'une) ramolli de la calebasse, se met à vouloir décimer la population de cette bourgade en injectant du cyanure dans certains pots de yaourt, de crème fraîche et autres bricks de lait. Ce poison violent a été auparavant volé chez le vétérinaire.
La police et la gendarmerie, ce qui ne doit pas être souvent le cas, mènent conjointement l'enquête. Pour la P.J., c'est une fliquette qui est nommée. Ses copains de boulot, ainsi que son supérieur, la surnomment Tomb Raider pour la manière expéditive avec laquelle elle mène son travail. De plus, et selon la description de l'auteur, elle doit ressembler à Lara Croft, excusez du peu.
Malgré la diligence des deux entités (police et gendarmerie), l'histoire tourne au carnage. Les empoisonnements se succèdent à un train d'enfer et, il faut bien le reconnaître, les enquêteurs semblent largués. Avec l'aide et l'expérience des plus anciens et celle du meurtrier même, ils finiront par résoudre cette mystérieuse affaire. Je vous assure que lorsqu'on a lu ce livre, on regarde son yaourt ou son café au lait d'un autre œil.

Bruno L'Her nous emmène à une vitesse vertigineuse dans les méandres de cette enquête pas ordinaire où vont se côtoyer une ribambelle de criminels en tout genre. J'ai pris plaisir à lire ce livre.

Patrice Farnier

R O M A N S - page suivante