R O M A N S
30/07/2009

Mortel secret
Carlene Thompson

La Table Ronde
410 p / 22,50€

Mortel secret
Cette nuit-là, Teresa Farr se réveille brusquement, sentant que quelque chose de terrible s'est produit. Elle se lève et découvre, horrifiée, les corps de son père Hugh et de sa belle-mère Wendy, tous deux ont été sauvagement assassinés pendant leur sommeil. Teresa se met à hurler et se précipite vers la chambre de sa demie-sœur Celeste, à qui elle porte une certaine affection. C'est alors qu'elle sent la douleur d'une lame de couteau dans son bras et n'a que le temps d'apercevoir une silhouette qui s'enfuit. C'est dans le coffre à jouets qu'elle découvrira la petite fille terrorisée, elle a échappé à la mort mais est blessée. Profondément traumatisée, Celeste va s'enfermer dans un mutisme complet.
C'est un tueur en série, Roscoe Lee Byrnes qui s'accusera des crimes. Cela n'empêchera pas les gens de soupçonner Teresa d'être la coupable.
Les années passent, Teresa a essayé de surmonter ce drame, elle a monté une école d'équitation. A quelques jours de l'exécution du meurtrier, ce dernier se rétracte. C'est alors que, brusquement, Celeste retrouve l'usage de la parole. Va-t-elle pouvoir révéler ce qui s'est vraiment passé lors de cette nuit tragique ? Qui est ce mystérieux inconnu qui s'acharne sur Teresa en la harcelant de messages effrayants et qui tente de la faire passer pour la véritable coupable ?
Plongée en plein cauchemar, la jeune femme n'a d'autre solution que de découvrir elle-même la vérité tout en essayant d'échapper aux attaques de la personne qui la persécute.

Carlene Thompson parvient à maintenir une tension incroyable tout au long de son récit. On croit tout savoir de chaque personnage, mais chacun dissimule des secrets qu'il n'est pas prêt de révéler. Cette intrigue menée avec brio confirme le talent de l'auteur.

Dany Neuman


Un été grec
André Fortin

Editions Jigal
272 p / 17€

Un été grec
Un jeune homme, plongeur confirmé, est découvert noyé dans une calanque marseillaise. Le juge d'instruction à qui est confiée l'affaire, est sur le point de conclure à un accident, mais son petit doigt lui dit que ce pourrait être un assassinat. Son petit doigt ? enfin plutôt son professionnalisme. Il va tout de même charger un policier phocéen d'enquêter sur cette affaire. Etant lui-même sur le point de partir en vacances en Grèce, celui-ci lui rendra compte de ses découvertes par téléphone.
Puis l'auteur nous fait faire un bon en arrière de quarante ans. Nous sommes alors chez les Hellènes, à la fin des années soixante, juste au début de la dictature des colonels de triste mémoire. Les chefs de ce régime totalitaire se nomment Papadopoulos, Pattakos et Ioannides, ils sont sans pitié. Ce qu'explique bien André Fortin, c'est que tout ça est conduit de main de maître par la CIA. Les États-Unis sont une démocratie mais entretiennent des liens étroits avec tous les dictateurs d'Europe ou d'Amérique du Sud. Au nom du commerce mondial, que ne ferait-on pas ! Nous voyons bien qu'aujourd'hui où ils nous ont menés, les USA et tous leurs inféodés. Que ce soit les dictatures argentines ou chiliennes et même la presque totalité des présidents et gouvernements actuels.
L'enquête avance et pendant que notre juge se prélasse en Grèce, le flic petit à petit démêle le sac de nœuds et va découvrir qu'effectivement, tout part de la patrie de Mikis Théodorakis et de ces années de plomb.

Ce livre devrait être lu dans les écoles tant il est juste historiquement parlant et sans aucune fioriture dans l'intrigue. De plus, cette partie de l'histoire grecque a longtemps été cachée ou du moins survolée dans les livres d'écoliers. J'ai apprécié et je le recommande à tous.

Patrice Farnier


La cicatrice du diable
Laurent Scalèse

Editions Belfond
308 p / 19€

La cicatrice du diable
Laurent Scalèse n'y va pas par quatre chemins, il commence son livre par un suicide par défenestration mais qui n'en est pas tout à fait un. Bien que personne n'ait aidé l'équilibriste, ou du moins pas physiquement, il s'est quand même écrasé six étages plus bas. Je ne sais pas si vous me suivez.
Une productrice, Cécilia Rhodes, endosse systématiquement les scénarii écrits par ses scénaristes et les vire tour à tour. Ça ne se passe pas toujours très bien, la preuve, le défenestré. Comme cette fameuse mante religieuse est plutôt belle plante, elle n'a pas de mal à faire tourner en bourrique tout le petit monde du cinéma ou de la télé.
Un flic, le commissaire Artus Milot, ne croit pas au suicide, ou du moins pas comme on l'entend habituellement. De plus, il a un petit compte à régler avec la terreur du petit écran. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est sûr, il ne l'aime pas beaucoup et s'il pouvait la faire embastiller, il ne va pas se gêner.
Dans ce bouquin, il y a un nombre assez conséquent de cadavres et une quantité non négligeable de givrés. L'auteur nous emmène dans ses délires qui, je le pense, sont tout à fait réalistes. Ne dit-on pas que la réalité dépasse souvent la fiction.

J'avoue avoir pris du plaisir à lire « La cicatrice du diable », tout comme d'autres titres du sieur Scalèse comme « Le baiser se Jason » et « Le sang de la mariée » également sortis chez Belfond.
Bonne lecture.

Patrice Farnier


Contre toute évidence
Tami Hoag

L'Archipel
416 p / 22€

Contre toute évidence
Le procès de Karl Dahl vient de s'ouvrir à Minneapolis. Il est soupçonné d'avoir sauvagement massacré une mère de famille et ses deux enfants. Malheureusement, l'accusation se base uniquement sur des présomptions et les preuves manquent pour l'accuser. C'est pourquoi la juge Carey Moore décide que les antécédents judiciaires de cet homme ne seront pas pris en compte lors des débats. Cette décision va changer le cours de sa vie. En sortant du tribunal, elle se fait violemment agresser par un inconnu et la presse et les médias vont la traquer jour et nuit. Pour la protéger, elle sera placée sous la surveillance de Sam Kovac et de sa partenaire Nikki Liska, deux flics de la Criminelle.
Pendant ce temps, une émeute éclate à la prison où a été reconduit Karl Dahl après le début du procès. Ce dernier a été passé à tabac par un autre détenu. Son agresseur et lui-même sont emmenés aux urgences, mais une fois à l'hôpital, Dahl parvient à s'évader malgré ses blessures. Un meurtrier des plus dangereux et des plus imprévisibles se retrouve donc dans la nature. Une chasse à l'homme haletante va commencer alors que, d'un autre côté, l'enquête sur l'agresseur de la juge se poursuit sans résultat. Un homme insignifiant ne peut se résoudre au fait que Dahl n'ait pas été condamné comme il le méritait et qu'il se soit échappé alors que ses victimes n'ont pas été vengées. C'est donc lui qui se chargera de faire justice.

Un thriller palpitant avec des personnages entiers, tout à leurs convictions. Une juge impartiale qui veut suivre à la lettre les procédures dictées par la loi, sans se laisser influencer par les certitudes des autres. Un tandem de flics qui devra affronter des tueurs plus dangereux les uns que les autres. Une intrigue complexe où les meurtres s'enchaînent inexorablement jusqu'à un dénouement tragique et inattendu. Une remarquable démonstration du danger de vouloir faire justice soi-même lorsqu'on est assoiffé de vengeance.

Dany Neuman


L'enfant des cimetières
Sire Cédric

Le Pré aux Clercs
422 p / 18€

L'enfant des cimetières
Le démon se transforme en une divine créature du nom de Naémah, elle est la fille de la tempête, du tonnerre et de la pluie mais aussi celle de la mer déchaînée, des vagues, du vent et des embruns. Elle vient réveiller les morts, les hommes et les femmes disparus, tous la vénèrent. Elle s'accouple avec eux, puis elle enfante après seulement une nuit de gestation. Le bébé s'appelle Nathaniel, les morts eux redeviennent poussière. Une larme de la mère tombe sur le front du nouveau-né et le marque à vie d'une trace ressemblant à une étoile, le petit est le fils du diable.
Avouez que pour un début, c'est pas mal, non ?
A Terre-Blanque, David Ormeval, journaliste photographe ainsi qu'Aurore Dumas celle qui écrit les articles, sont à la recherche d'un scoop pour « Le nouveau regard », la feuille de chou du coin. Cette fois-ci, ils le tiennent. Raymond Mendez, fossoyeur, vient de se suicider après avoir massacré sa famille, sa femme et ses deux enfants, avec un fusil à pompe, un gros calibre.
Et là, ça devient tout simplement démoniaco-ésotérico-gothico…gore.

L'auteur est parti d'une légende urbaine du nom du titre et si vous voulez être secoué et que vous aimiez faire des cauchemars, alors lisez ce livre, vous ne serez pas déçu. Si par hasard vous croisiez cet enfant des cimetières, passez votre chemin. Surtout, ne le regardez pas dans les yeux, sinon vous risquez d'être le prochain ou la prochaine sur la liste des nombreux morts qui jalonnent ce bouquin. A bon entendeur, salut !

Patrice Farnier

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