Tequila frappée
Nadine Monfils

Editions Belfond
248 p / 18,50€

Tequila frappée
Samedi après-midi, Alice rentre chez elle, suite à une demi-journée de lèche-vitrines et de fièvre acheteuse. A son arrivée, le voisin qui doit être amoureux d'elle en secret, se propose de l'aider à décharger sa Studebaker. Lorsqu'il franchit la porte de la maison, une explosion pulvérise la villa, et la déflagration projette la jeune femme dans le caniveau. Un attentat ? Un accident dû au gaz ? Un dynamitage dans les règles, enfin l'apocalypse.
L'inspecteur Lynch, la cinquantaine, blasé, en traînant les pieds se rend sur le lieu de ce qu'on peut appeler une tentative de meurtre. Le flic, lui, préfère enquêter que de rester avec ses collègues. Il en a marre, ceux-ci ne parlent que de viagra, de prostate et d'hémorroïdes, il est vrai qu'ils ont tous la soixantaine. Lui, quand il rendra son insigne, il sera détective privé et sa secrétaire sera un mélange de Jessica Rabbit et de Betty Boop. Vous voyez ? De toute façon, comme il n'aime que les putes, les pétards, l'alcool, un petit clébard qui refoule du goulot et qui sourit en sifflant de la tequila frappée, il ne peut espérer que des bombes anatomiques tirées de dessins animés.

Dans ce bouquin, tous les flics sont déglingués voire totalement allumés. Nadine Monfils a rempli son livre d'humour mais n'a pas négligé pour autant le suspense qui fait de ce récit un bon et vrai polar, tout comme l'étaient « Nickel blues » ou « Babylone dream » qui a obtenu le Prix POLAR en 2007.

Patrice Farnier

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L'île des chasseurs d'oiseaux
Peter May

Editions du Rouergue
374 p / 19,50€

L'île des chasseurs d'oiseaux
L'inspecteur Fin Macleod enquête sur un assassinat commis à Edimburg. Peu de temps après, un second meurtre est commis avec le même modus operandi, cette fois-ci, sur l'île de Lewis en Ecosse. A la suite de celui-ci, Fin Macleod va être envoyé sur cette île qu'il connaît bien puisqu'il y est né. C'est à l'âge de 18 ans qu'il en était parti et c'est avec émotion et une certaine appréhension qu'il va retrouver le cadre de son enfance.
La victime, un nommé Ange, était le chef d'une bande de gamins dont il faisait partie. Un personnage redouté dès son plus jeune âge et dont la disparition ne chagrine personne. Ses retrouvailles avec son ami Artair réveille chez l'inspecteur un souvenir confus et douloureux. Le père de celui-ci avait perdu la vie en le sauvant, lors de la fameuse expédition sur l'An Sgeir. En effet, chaque année, une douzaine d'hommes se rendent sur ce rocher perdu dans la mer pour y tuer des gugas.
Ce sera aussi l'occasion pour lui de revoir son premier amour, Marsaili, qu'il n'avait pas su garder et qui avait épousé Artair après son départ.
Y a-t-il un lien entre les deux affaires ou s'agit-il d'un piège tendu pour attirer Fin Macleod sur son île natale ?
Après avoir consacré toute une série de romans dont les enquêtes se déroulaient en Chine, Peter May nous propose de découvrir d'autres horizons. Son nouvel enquêteur, Fin Macleod, marqué par un drame personnel, se révèle être un personnage attachant. Nostalgique et cruel à la fois, le récit est vivant et passionnant. Le lecteur découvre un peuple qui, par le passé, fut dominé et rabaissé mais qui a su prendre sa revanche, à force de courage et de fierté, en défendant sa propre identité.

Peter May devrait remporter le même succès pour ce premier opus qui se déroule en Ecosse, un pays qui lui est cher au cœur et dont il décrit si bien les paysages sauvages et la vie dure des hommes pour survivre et garder leurs traditions.

Dany Neuman

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Les Visages
Jesse Kellerman

Sonatines Editions
472 p / 22€

Les Visages
Ethan Muller tient une galerie très cotée à Chelsea, il en est le propriétaire. En froid avec son père, il est un jour contacté par l'ami de ce dernier qui lui demande avec insistance de venir voir dans un appartement minable et poussiéreux des dessins empilés dans des cartons.
L'auteur de ceux-ci a disparu sans laisser de trace. A peine Ethan a-t-il jeté un coup d'œil au premiers croquis, qu'il en a le souffle coupé. Il tient là l'œuvre d'un génie fou, à coup sûr. Il décide alors d'exposer dans sa galerie une petite partie des dessins. Les critiques s'enthousiasment et les clients ne se font pas attendre. Ethan s'est approprié des centaines et des centaines de dessins, le filon n'est pas prêt de s'épuiser. Dans l'univers impitoyable des marchands d'arts, il tient là sa chance de supplanter les autres.
Malheureusement, un vieux flic à la retraite va lui apprendre que parmi les dessins, des visages de jeunes garçons assassinés sont représentés. Troublé, le galliériste va décider de mener son enquête. L'artiste qu'il a exposé est-il un assassin, qui était-il et pourquoi a-t-il disparu ?

A travers les portraits psychologiques des différents personnages, Jesse Kellerman réussit la prouesse de nous captiver sans nous égarer. Enfance malheureuse et triste, incompréhension entre les générations, nécessité de ne jamais laisser rien paraître, tous ces destins vont converger pour nous révéler la vérité. Ce roman publié en France est une véritable réussite par sa qualité littéraire, Jesse Kellerman a hérité du talent de ses parents et il ne devrait pas tarder à se faire un prénom et à imposer son style. Un livre qui m'a marqué par son originalité et que je vous conseille.

Dany Neuman

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Peur aveugle
Paul-François Husson

Editions Anne Carrière
264 p / 19,50€

Peur aveugle
Tout commence par un accident de voiture, une femme et son bébé de dix-huit mois, elle est morte et lui définitivement aveugle.
Quelques années plus tard, le garçon, Mattieu, subit une greffe de la cornée. Mais veut-il vraiment recouvrer la vue ?
Julien décide de conduire sa nouvelle amie Alice, son fils Mattieu et sa fille Isabelle en vacances au Lac noir. Ils doivent y admirer une éclipse totale de soleil. De plus, c'est en ce lieu qu'aurait été conçu le gamin. Cela pourrait être un pèlerinage mais tout va aller de travers. Le père que l'on peut définir comme une sorte de Géo Trouvetout est incapable de prévoir le nécessaire à emporter en vacances. Surtout pas le plein d'essence, et bien sûr c'est la panne ! A partir de là les ennuis vont se multiplier. C'est une épopée qui ressemble à un road movie que va devoir subir toute cette famille. Certaines scènes, par ailleurs très bien décrites par l'auteur, font penser au film « Duel » de Steven Spielberg. Ce qui est sûr, c'est que l'on se demande bien qui est aveugle, le voyant lambda ou celui qui est atteint de cécité.

Paul-François Husson a écrit là un thriller de bonne facture et qui se lit d'une seule traite tant le lecteur a hâte de découvrir ce que lui réserve la page suivante.
Bons frissons et bonne lecture.

Patrice Farnier

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