Mort sur mesure
Comment Paul Bain, photographe, pouvait-il imaginer qu’en passant devant un luxueux hôtel et qu’en levant la tête au bon moment, il allait faire « la photo » qui allait lui permettre de payer ses dettes. En effet, la photo qu’il avait prise, montre une femme portant une jupe plissée bariolée en train de se jeter dans le vide du haut d’un balcon, les bras ouvert tel un oiseau qui s’envolerait.
Pourtant, tout semblait sourire à Marianne Shearer, une célèbre avocate des causes indéfendables. Sa dernière affaire, pour laquelle elle avait montré tout son talent, s’était terminée par l’acquittement de son client, Rick Boyd. Ce dernier était accusé d’enlèvement, de viol et de mutilations sur des jeunes femmes complexées et naïves. Malgré les charges contre lui, l’avocate avait réussie à faire retirer leurs plaintes à deux d’entre elles, quant à la troisième, prénommée Angel, elle s’était suicidée après le verdict.
Thomas Noble, avocat conseil, est l’exécuteur testamentaire de l’avocate décédée. Dans un message énigmatique qu’elle a laissé, elle lui conseille de s’adjoindre l’aide de Peter Field qui était l’assistant du procureur de la Couronne. Tous deux ne comprennent pas pourquoi Marianne Shearer était vêtue de façon aussi colorée à sa mort, alors qu’elle était plutôt du genre classique et souvent en noir. Le seul survivant de la famille est son frère Frank, un minable qui allait hériter sans se fatiguer de tout ce que sa sœur laissait.
Malgré son acquittement, Rick Boyd va insister lourdement auprès de Thomas Noble pour récupérer des papiers personnels, des confidences qu’il avait faîtes à l’avocate et que celle-ci aurait conservés.
Le hasard va se faire rencontrer dans un train, Peter Field et Henrietta, la sœur d’Angel, une des victimes de Boyd. Henrietta est spécialiste en vêtements anciens qu’elle répare ou transforme. Grâce à elle, Field va essayer de comprendre d’où venait cette jupe bariolée que portait l’avocate lorsqu’elle s’était défenestrée. De là à imaginer une double vie, il n’y a qu’un pas. Quel degré de désespoir l’avait conduite au suicide, laissait-elle des indices derrière elle ?
On sent que ce roman a été écrit par une ancienne juriste et cela lui confère une certaine authenticité. L’auteur explore avec talent la noirceur et la cruauté humaine de certains personnages. Un récit sans concession sur la justice.
Dany Neuman