
         14e Festival des Etonnants 
          Voyageurs
          Saint-Malo du 7 au 9 juin 2003
         Festival, festival…
          Les Étonnants Voyageurs ont choisi depuis 14 ans un cadre somptueux 
          pour poser leur festival : la ville de Saint-Malo. Ville de corsaires, 
          sentant encore la poudre du haut de ses remparts, nulle autre ville 
          ne sied mieux à l’aventure…
          Aventure sous toutes ses formes : explorations, récits, science-fiction, 
          roman policier, bibliographies, roman tout court. Le choix est infini 
          et la raison se perd un peu devant le programme proposé.
          Il y a de tout partout. Rencontres avec les festivaliers dans tous les 
          coins de la ville, au Palais du grand large, centre de la manifestation, 
          au délicieux Magic Mirror, posé délicatement au 
          bord d’un quai et bien sur dans les nombreuses tavernes de la ville. 
          Honni soit qui mal y pense !
          Beau temps par-dessus le marché ce qui ne gâte rien. 
        Le polar dans tout cela 
          ?
          Il faut bien reconnaître que cette année, le polar est 
          à la portion congrue. Ce n’est pas un reproche, une simple constatation. 
          L’accent, me semble-t-il avait plutôt été mis sur 
          l’Europe, la future grande Europe. Une Europe de la culture, trop souvent 
          déchirée par des luttes fratricides. Pas mal d’écrivains 
          des ex-pays de l’Est, avec leur sensibilité décalée 
          par rapport à celle de l’européen moyen. On oublie trop 
          souvent que l’Europe de l’Ouest est une région du monde particulièrement 
          protégée. Bien sur, il y a des chômeurs, évidemment, 
          il y a des pauvres, la démocratie dérape parfois, mais 
          dans l’ensemble tout le monde peut s’exprimer et manger (à peu 
          près) à sa faim.
          Le polar, produit de luxe, gardait le profil bas et relativement peu 
          d’animations lui étaient consacrées.
        Pourtant Manuel Vasquez 
          Montalban…
          Ben, oui !.. Il était là, le gros cube du polar espagnol. 
          Je ne dis pas la Rolls Royce, cela le vexerait terriblement, vu ses 
          opinions politiques. Rappelons rapidement que son opposition à 
          Franco et son engagement aux côtés des communistes lui 
          ont valu de longs mois de prison.
          Il était là, mais vraiment très discrètement. 
          Un café littéraire bondé sur l’Espagne, une vague 
          concertation sur la cuisine et un hommage de Patrick Raynal. Pour le 
          reste, un vrai courant d’air ? Modestie ou fatigue, on ne l’a guère 
          vu sur le salon.
        Et les autres ?
          Quelques irréductibles gaulois s’étaient glissés 
          dans la sélection. Des gens du cru, généralement. 
          
          Ainsi Pierre Bordage, Pascal Dessaint, Jean Failler ou Didier Daeninckx 
          dédicaçaient à tour de bras sur les stands.
          Au Magic Mirror, un joli petit film sur Ricardo Montserrat. Sympathique 
          rencontre avec l’auteur qui s’explique sur lui-même. 
          En ville, table ronde autour des dames en noir. Las, Fred Vargas n’y 
          assiste pas, on se rattrape sur Chantal Pelletier, bien seule face à 
          la meute.
          A la Rotonde Surcouf, haut lieu de la littérature, une rencontre 
          intéressante entre auteurs français (Coatmeur, ADG, Dessaint) 
          et anglo-saxons (Eoin McNamee, John Harvey), malheureusement écourtée 
          pour des problèmes de trains…
          Enfin une table ronde européenne sur la science-fiction. Valerio 
          Evangelisti pour l’Italie, Javier Negrete pour l’Espagne, Pierre Bordage 
          pour la France et Rachel Tanner pour l’Allemagne ont donné leur 
          vision de l’histoire et du futur tel qu’ils le voyaient. Passionnant.
        Mais Simenon était 
          là !
          Il faut bien l’avouer, assez peu présent. Bien sûr, il 
          y avait une jolie exposition de photos sur l’homme et sur l’œuvre. A 
          part ça, un film intéressant sur les traces du voyage 
          de Simenon en URSS suivi d’un débat sur Simenon, le voyageur 
          par Michel Carly, spécialiste incontesté de Simenon. A 
          noter son livre sur le parcours de Simenon aux Etats-Unis. 
          C’est tout. Maigre, isn’t it pour les fanatiques de l’écrivain.
        Grosse déception, 
          alors…
          Non, pas du tout. À côté de notre genre préféré, 
          il y avait des multitudes de choses passionnantes. Quelques-unes m’ont 
          plus particulièrement interpellées :
          - A l’auditorium, le film du Peuple migrateur, le making off 
          et la rencontre avec Jacques Perrin.
          - Les carnets de voyage de quelques dessinateurs de Bd : Nicolas de 
          Crécy, Loustal, Emmanuel Lepage et les autres.
          - Le débat sur Hara Kiri avec Gebe , Willem et Patrick Raynal.
          - L’exposition de Solotareff, admirable peintre pour adultes et enfants.
          - Un superbe portrait de Conrad par Marc Bessou et le débat qui 
          a suivi
          - Le, le le… Il y en avait trop, et comme on ne peut se couper en morceaux, 
          il y a forcement des choix qui font mal.
        Des regrets ?
          Oui et non ! Difficile de juger ce 14e festival assez fortement perturbé 
          par les grèves. Un seul exemple : Fred Vargas a annulé 
          toutes ses interventions du lundi pour prendre un hypothétique 
          train la ramenant sur Paris.
          Le problème avec ce genre de manifestation qui tire vers le gigantisme 
          est de faire un choix. On est un peu comme l’âne de Buridan. Où 
          aller et que regarder ? C’est le genre de salon où on se laisse 
          aller au coup de cœur, où l’on découvre des auteurs inconnus 
          souvent éloignés de nos lectures habituelles. 
          N’est-ce pas le but des Etonnants Voyageurs ?
        Bernard Reversat
        
        02/06/2003
        Saint-Malo à l’heure 
          des Étonnants Voyageurs
        Une nouvelle fois, du samedi 
          7 au lundi 9 juin, l’embarquement pour un voyage immobile dans l’écrit 
          et le filmé se fera depuis chez Surcouf et Chateaubriand, à 
          Saint-Malo.
        Au programme du Festival : une 
          multitude de débats, de rencontres, de projections et de signatures 
          d’auteurs.
        Le polar et le noir y ont toujours 
          une bonne place. Cette année, l’auteur le plus courtisé 
          devrait être Manuel Vasquez Montalban. Les portraits de Ricardo 
          Montserrat et de Jean-François Coatmeur, suivis d’une rencontre, 
          devraient intéresser les amateurs, tout comme les différents 
          hommages qui seront rendus à Georges Simenon. Le parfum de Fred 
          Vargas et de Chantal Pelletier, les dames en noir de service pour cette 
          édition, pourrait peut être en envoûter plus d’un 
          lors de leur prestation... 
        Nous y serons et nous vous rendrons 
          compte des moments les plus importants. A suivre !
        Bernard Bec
        Pour le programme complet : http://www.etonnants-voyageurs.net
        
        13/04/2003
          22 heures
        21e Festival du Film Policier 
          de Cognac
        F I N
        
        
        Wanted 
          De Brad Mirman, Canada
          Avec Gérard Depardieu, Harvey Keitel, Johnny Hallyday, Renaud, 
          Saïd Taghmaoui, Stéphane Freiss, Albert Dray et Richard 
          Bohringer
        Film de clôture
        Une bande de petits cambrioleurs 
          parisiens est envoyée à Chicago pour un vol de bijoux. 
          Mission sans problème, qui vire au cauchemar quand nos amis s‘aperçoivent 
          qu’ils sont chez un gros mafiosi. Ils vident tout de même le coffre, 
          sous les yeux stupéfaits du FBI, qui surveillait le truand. Ils 
          se retrouvent perdus dans Chicago avec la police, le FBI, la mafia et 
          même un gang de rues aux trousses. Leur seul but est de quitter 
          l’Amérique pour rentrer bien pépère en France. 
          A la mort de l’un d’eux, la colère les prend, ils décident 
          alors de régler leurs comptes…
          Un film de copains, agréable à regarder. Renaud, en tueur 
          déjanté, est à mourir de rire, Depardieu est le 
          chef, bien entendu, Taghmaoui appelle sa femme tous les jours pour la 
          rassurer et Hallyday en faux-vrai dur est criant de vérité. 
          Bref de quoi passer un bon moment, un soir de pluie.
          Tout le monde a l’air de s’être bien amusé en tournant 
          les différentes scènes de cette chasse à l’homme 
          comique. Certes, il y a des meurtres, des tueries, des assassinats, 
          mais avec un tel ton emphatique qu’on se dit que c’est du cinéma. 
          Et c’est du cinéma, à la manière des séries 
          B de Pierre Dac et Francis Blanche. Les acteurs ont changé, mais 
          l’histoire est la même et on se dit qu’Audiard aurait pu signer 
          les dialogues. Pas si mal quand même !
        Bernard Reversat
        
        13/04/2003
          19 heures
        Cognac, 21e édition du Festival 
          du Film Policier…le palmarès
        Le Grand Prix de Cognac revient 
          cette année à La caja 507 de 
          Enrique Urbizu. Ce film pronostiqué par Bernard Reversat reçoit 
          également le Prix de la Critique Internationale, ex aequo avec 
          Corps à Corps, le Prix Spécial 
          Police et le Prix Première.
          Un nouveau russe de Pavel Longuine a droit 
          au Prix du Jury.
          Le Prix Sang Neuf est revenu à O homen do ano 
          de José Henrique Fonseca.
          Le Prix Cognac du Court Métrage est décerné à 
          Bloody pizza de Michel Rodas.
          Signé Picpus de la série Maigret, 
          réalisé par Jacques Fansten, reçoit le Prix Cognac 
          du Téléfilm
        Le Public a donné son 
          avis sur le côté sympathique et disponible des vedettes 
          invitées et a décerné le 10e Prix Cognac-Tonic 
          à Véronique Jannot et à 
          Anthony Kavanagh. 
        Bernard Bec
        
        13/04/2003
          11 heures du mat’
        Cognac, The End…ou presque 
        Le 21e Festival commence, ce 
          dimanche 13, a avoir du plomb dans les ailes. Le palmarès sera 
          annoncé ce soir et l’ambiance semble être déjà 
          retombée. Les nuits courtes doivent être en partie responsables 
          du calme régnant dans le petit monde des festivaliers. Les VIP 
          ont des petits yeux. Les journalistes et les photographes restés 
          pour cette dernière ligne droite sont un peu dans le vague. A 
          les écouter, le manque de grandes stars à se mettre sous 
          la dent et les attitudes négatives de certaines au masculin y 
          sont pour beaucoup.
        Le Prix Cognac-Tonic qui doit 
          être remis ce midi, dans le cadre de l’Hôtel de Ville, devrait 
          leur convenir et leur permettre de retrouver la forme et la conviction 
          du premier jour. La présence de trente personnes qui ont participé 
          au vote sur les deux cent quatre vingt dix huit interrogées, 
          leur montrera qu’il est possible de greffer un événement 
          dont le public tient les rênes. Un constat encourageant pour l’avenir.
        En attendant les différents 
          palmarès, profitons encore de cette belle journée printanière. 
          L’heure est plutôt à la détente.
        Bernard Bec
        
        12/04/2003
        Cognac, la rue revit…
        Voir la cité des eaux-de-vie 
          revivre dès le matin, c'est encourageant pour le reste de la 
          journée. La foire commerciale et un beau coin de ciel bleu donnent 
          une pulsion bénéfique à l'ambiance tristounette 
          que l'on a connue hier. Boostons-nous, surtout que la venue de Bernard 
          Tapie est annoncée. Son téléfilm en compétition 
          est programmé pour cet aprèm'. Le commissaire Valence, 
          autrement Bernard Tapie, débarque avec tout le staff de la fiction 
          TFienne et même l'adjoint de Lelay. Le réalisateur, Vincenzo 
          Marano, est également du voyage. Cognac fais-toi remarquer !
        Pendant que l'homme est à 
          la projection de son film et avant sa conf' de presse, profitons-en 
          pour écouter, non pas les ventes flash des commerçants, 
          mais un peu de musique manouche. Un trio de musicos-luthiers installés 
          juste devant les Récollets nous font chaud au cœur et se paye 
          un petit succès. Les pièces de monnaie tombent dans l'étui 
          noir d'une guitare. Employés chez Maurice Dupont, ils ont bien 
          entendu réalisé leurs instruments. Chapeau, les artistes 
          !
        
           Swing 16
        Le temps de faire un tour pour 
          voir les préparatifs de la Nuit Rouge, une boite aménagée 
          pour l'occasion dans un ancien grand magasin désaffecté 
          du centre ville, et de se payer un rafraîchissement à une 
          terrasse de café, me revoilà au bar de la presse pour 
          écouter Tapie. Même si l'on ne peut pas oublier les arnaques, 
          les escroqueries qui lui ont fait passer quelques mois à l'ombre, 
          l'homme a du charme et sait bien renverser la vapeur. Il joue sur la 
          réalité, sa réalité, celle dont nous avons 
          entendu parler pendant des mois et des mois, pour expliquer la série 
          dont le premier épisode vient d'être projeté. Du 
          style : J'ai été assez suivi en vrai par des flics 
          pour savoir comment je dois faire lors d'une filature de fiction. 
          Et voilà comment l'homme retourne les journalistes présents 
          et déclenche les rires de certains. Pour continuer sur le sujet, 
          attendons de voir Commissaire Valence jeudi prochain à 20h55, 
          et si on sent un certain courant passer, nous ferons un portrait de 
          l'homme. A suivre !
          A sa sortie du point presse, 300 à 350 personnes l'attendaient 
          pour avoir des autographes. Impressionnant. Le contribuable français 
          semble oublier vite. La magie "Tapie" a encore de longues 
          années devant elle !
        
        Pour se régénérer, 
          allons refaire un tour place François 1er, l'ambiance s'y est 
          déplacée. Tiens on y rencontre "Portal" des 
          Cordier. C'est vrai qu'il est lui aussi à Cognac. Pas vraiment 
          incognito, vu le nombre d'autographes qu'il signe, mais pas vraiment 
          invité par le festival. Ce n'est pas encore cette année 
          qu'il recevra le Prix Cognac-Tonic, décerné demain par 
          le public. Et pourtant, l'ami Julien Chatelet est un amour, pas mal 
          de femmes cognaçaises vous le diront…
          Y a même une fanfare, avec une bonne pêche !
        
        Les forains ont rangé 
          leurs étals, la fin de journée s'annonce bien. Un petit 
          tour au cocktail dînatoire du conseil général et 
          après, à minuit, un plongeon dans les bras de Morphée. 
          Faut pouvoir tenir jusqu'aux différents palmarès de demain.
        Bernard Bec
        Maintenant c'est à toi 
          Bernard ! 
        
        Corps à corps
          De François Hanss et Arthur-Emmamuel Pierre, France
          Avec Emmanuelle Seigner, Philippe Torreton et Clément Brilland
        Film en compétition.
        Laura, strip-teaseuse et prostituée 
          vit péniblement, dans une boîte de second ordre. Elle rencontre 
          un homme, fou amoureux d'elle. Situation banale s'il en est. Il est 
          riche, elle est belle, ils s'aimeront jusqu'à la fin des temps… 
          Un condensé de Blanche-Neige et de Cendrillon.
          Un grave accident de Laura remet tout en question : coma, brûlures, 
          greffe de la main, chirurgie lourde, surdité, notre héroïne 
          passe de sales moments. Heureusement, le Prince Charmant ne l'a pas 
          abandonné et son seul souci est de se marier avec elle.
          Quelques années de bonheur, un enfant et crac ! le drame. A la 
          suite d'une consultation de routine, elle apprend que son mari a été 
          marié, qu'il a changé de nom et même de profession. 
          Affolée, elle veut en savoir plus, Son ciel bleu vire au noir, 
          le cauchemar s'installe. Plus son enquête avance, plus elle craint 
          pour son fils…
          Au-delà de l'intrigue assez conventionnelle, le film essaie de 
          montre comment un homme d'une intelligence exceptionnelle, à 
          la suite de circonstances traumatisantes, peut basculer dans la folie. 
          Fou obsessionnel qui cherche à recréer, quel qu'en soit 
          le prix, son bonheur passé. Clone de Frankenstein a qui sa créature 
          échappe. Alors, ultime réserve, il ne lui reste plus que 
          la violence pour s'exprimer.
          Un premier film honnête malgré quelques défauts. 
          Débuter par une voix off est bien vu mais n'excuse pas la lenteur 
          de la mise en place de l'histoire. La confession aussi est un peu lourde 
          et la fin moyennement crédible. Passons sur ces défauts 
          de jeunesse pour garder le souvenir d'une œuvre sympathique, méritant 
          d'être encouragée. 
        Bernard Reversat
        
        
        La caja 507
          D'Enrique Urbizu, Espagne
          Avec Antonio Resines, Jose Coronado et Goya Toledo
        Film en compétition
        Il était une fois une 
          jeune fille bien sous tous les rapports et qui comme toutes les jeunes 
          filles bien mentait à ses parents. D'où une escapade romantique 
          dans la pinède, au bord de la méditerranée. Manque 
          de pot, un incendie se déclare et la fillette y perd la vie. 
          Sept ans plus tard, Modesto Pardo, directeur d'une petite agence bancaire 
          est victime d'un braquage. Les voleurs ayant pris sa femme en otage, 
          il se retrouve drogué, dans la salle des coffres. C'est alors, 
          que par le plus grand des hasards, il découvre des documents 
          prouvant que sa fille n'est pas morte par hasard comme l'avait cru la 
          police. Il décide alors de faire justice…
          Modesto est un homme simple, sans grande ambition, amoureux de sa femme. 
          Depuis le drame qui a frappé la famille, c'est sa seule consolation. 
          La voir sur un lit d'hôpital, dans le coma semble être le 
          déclic qui le pousse à la vengeance. Il aura la peau des 
          salauds qui ont bouleversé sa vie. Une enquête facile, 
          il a des noms, des comptes en banque, des accords secrets entre fonctionnaires 
          pourris et riches maffieux. De quoi créer un énorme scandale. 
          L'agneau revêt la défroque du loup. Il joue sur tous les 
          tableaux, exerce chantage sur chantage, bref utilise les mêmes 
          méthodes que ses adversaires. "J'ai changé", 
          dira-t-il à sa femme. Conclusion désabusée d'un 
          honnête homme ayant plusieurs morts sur la conscience. 
          Un film intelligent et sensible reposant sur la remarquable performance 
          d'acteur d'Antonio Resines. Un brave citoyen moyen, ni bon, ni mauvais 
          se transforme brutalement en Machiavel impitoyable. Que ferions-nous 
          à sa place ? Agir ou se réfugier frileusement dans le 
          désespoir et l'auto- apitoiement. Modesto Pardo a choisi. Respectons 
          ce choix.
        Bernard Reversat
        
        
        Un nouveau russe
          De Pavel Longuine, France-Russie
          Avec Vladimir Machkov, Maria Mironova et Andreï Krasko
        Film en compétition
        En 1988, cinq amis, jeunes universitaires 
          abandonnent leurs études pour faire de l'argent dans le business 
          post-soviétique. Dans une économie à l'agonie, 
          Platon et ses camarades inventent milles combines financières. 
          La légalité en prend un coup et nos compères passent 
          le plus clair de leur temps à jouer à cache-cache avec 
          le pouvoir. Tout semble leur réussir et ils amassent rapidement 
          une énorme fortune.
          Toute médaille ayant un revers, ils se font d'innombrables ennemis. 
          On jalouse leur réussite. L'ancien mari de Laura, petite amie 
          de Platon, est le plus acharné. Dépit ou amour de la justice, 
          qui sait ? Autre ennemi de poids, Lemov, candidat à la présidence, 
          ancien allié de Platon, qui l'a lâché et traîné 
          dans la boue. Dans une société ne s'encombrant guère 
          de principes, tuer Platon n'est qu'une formalité vivement expédiée. 
          
          Ce qui fait l'intérêt du film, au-delà de la réussite 
          d'un homme, sont les rapports qu'il entretient avec ses amis. Si Platon 
          est le fonceur, le maître d'œuvre, il n'existerait pas sans Victor 
          le mathématicien génial, véritable machine à 
          calculer les coups foireux. Ni sans Larry, "bouche d'or", 
          irremplaçable dans les négociations. Ni sans Mark, le 
          chien fidèle. Ni sans, le moins intelligent, le doux, l'ami des 
          bêtes, son presque frère. Ensemble, ils forment une force 
          indestructible. Séparément, sauf peut-être Larry, 
          ils deviennent des cibles faciles à abattre. 
          Le scénario alterne séquences en temps réel et 
          retours en arrière permettant de découvrir le passé, 
          les réussites et les déconvenues de Platon et ses amis. 
          C'est bien mais c'est long. Depuis Titanic, tout réalisateur 
          qui ne pond pas plus de deux heures, à l'impression de travailler 
          pour la télévision. Dommage, le résultat, somme 
          toute, agréable aurait gagné en rythme et en compréhension.
        Bernard Reversat
        
        
        Sympathy for Mr Vengeance
          De Park Chan-Wook, Corée du sud
          Avec Ha-Kyum Shin, Kang-Ho Song et Du-Na Bae 
        Film en compétition.
        Ryu, jeune homme sourd et muet 
          essaie par tous les moyens de payer la greffe de rein dont a besoin 
          sa sœur. Il va jusqu' rencontrer des trafiquants d'organes pour se procurer 
          le nécessaire. On lui demande un rein et tout son argent. Les 
          trafiquants le roulent , il se retrouve sans rien. Désespéré, 
          il décide de kidnapper la fille de son ancien patron et trouver 
          les quelques millions qui pourraient payer l'opération.
          Au début, tout semble facile. La rançon est payée, 
          tout baigne, sauf que la sœur se suicide. Pour tout arranger, la gamine 
          enlevée, se noie accidentellement. Le père inconsolable 
          décide de se venger. Avec l'aide d'un détective privé, 
          il mène son enquête. La logique impitoyable veut que les 
          deux hommes finissent par se rencontrer…
          Le scénario est touffu et compliqué à l'extrême. 
          Les plans qui se succèdent rapidement n'aident pas vraiment à 
          la compréhension de l'histoire. On peut de demander qui est le 
          bon et qui est le mauvais. Les deux héros ont été 
          spoliés et réagissent différemment suivant leur 
          milieu. Tous les deux se conduisent avec sauvagerie. Tous les deux sont 
          des justiciers. Seule l'échelle des valeurs change. Et si kidnapper 
          un enfant est inacceptable, voler un rein n'est pas plus glorieux. Faut-il 
          pour cela utiliser la violence, se comporter comme un tortionnaire nazi. 
          Pas de pitié pour les perdants ! semble être le leitmotiv 
          du film. Un peu court pour excuser la perversité de certaines 
          scènes.
          Un film au traitement primaire, qui aurait mérité un peu 
          plus de subtilité. Le premier degré est omniprésent 
          et ce n'est pas les remords (?) des assassins qui changeront quelque 
          chose. C'est d'autant plus dommage que les vingt premières minutes 
          du film laissaient augurer d'un tout autre traitement.
        Bernard Reversat
        
        Un choix ?
        La messe est dite, reste à 
          en tirer les fruits : En l'absence de Emmett's mark de 
          Keith Synder, le meilleur film est pour moi, La Caja 507 
          d'Ernique Urbizu, suivi d'assez près par Un nouveau Russe 
          de Pavel Longuine. Corps à corps de François 
          Hanss et The man in white de Takashi Miike sont honnêtes, 
          les autres sont à oublier.
        
        11/04/2003
        Humide vendredi à Cognac
        Ce jour commençait plutôt 
          mal. La pluie était de retour, le sun s'en était allé 
          sous d'autres cieux. En ville, la vie avait repris son rythme hors festival. 
          Seules les banderoles des partenaires et quelques voitures officielles 
          rappelaient tout de même l'existence de l'événement 
          phare de la ville. Abrité sous un parapluie, profitons-en pour 
          flâner et pour découvrir les boutiques du centre ville 
          décorées aux couleurs du festival.
        
 
          
 
          
        L'après midi, malgré 
          le temps incertain, cinq cents enfants des écoles cognaçaises 
          et charentaises déambulaient dans les rues de la cité. 
          Et oui, comme chaque édition du festival, ils menaient l'enquête, 
          habillés en détective et même, pour certains, maquillés 
          façon Hercule Poirot. Tous, avec leurs professeurs, devaient 
          se retrouver autour d'un goûter servi après avoir résolu 
          l'énigme et donné les bonnes réponses aux questions 
          de Pascal Pierre, l'archiviste de Cognac.
        
 
          
        Comme par magie, vers les 18h30, 
          le ciel lassé de déverser sa pluie devint plus clément. 
          La célèbre cérémonie de la prise des empreintes 
          pouvait se tenir devant un nombreux public. Place François 1er 
          des centaines de personnes regardaient les vedettes, les touchaient 
          presque. Les chasseurs d'autographes en profitaient, les photographes 
          aussi.
        
 
          
 
          
        Retenons celles et ceux qui depuis 
          le début jouent le jeu avec le public. Adorables Sabine Haudepin, 
          Véronique Jannot et Éva Darlan toujours accompagnée 
          de son adorable toutou. Coté mecs, le lauréat du Prix 
          Cognac-Tonic de l'an dernier Bernard Farcy, Anthony Kavanagh, François 
          Marthouret, Renny Harlin ou encore Édouard Montoute, Etienne 
          Chicot et Jean-Claude Dauphin.
        
 
          
        Après avoir parcouru les 
          centaines de mètres de l'artère piétonne, tout 
          ce beau monde, plus quelques uns, se retrouvaient au marché couvert 
          pour un cocktail et une rencontre avec le public. Les membres du Lions 
          Club féminin de Cognac proposaient au bénéfice 
          de l'enfance déshéritée la célèbre 
          rose du festival. Josiane Pestiaux, l'une de ces dames, au charme fou, 
          en obtenait encore plus des vedettes. La preuve.
        
        Comme ce cocktail est parrainé 
          par le Pineau des Charentes, certains Invités se sont même 
          retrouvés introniser par le Grand Maître de la Confrérie 
          du Franc Pineau.
        
 
          
 
        Après, il ne restait plus 
          qu'à se rendre à la soirée de 13ème RUE, 
          qui avec la marque Meukow, savent créer une ambiance appréciée 
          par tous les festivaliers et un public de plus en plus nombreux. Merci 
          de penser à ceux qui le composent et qui permettent aux Stars 
          et autres VIP d'exister.
        Bernard Bec
        
        Et pendant tout ce temps, Bernard 
          Reversat, se payait deux toiles…voici ses critiques :
        
        The man in white
          De Takashi Miike, Japon
        Film en compétition
        Azusa est un garçon perturbé 
          qui a trouvé refuge auprès du chef des Renjos, une famille 
          de Yakusa. Hikokura, ce chef est éliminé alors qu'il se 
          rendait à un mariage. Azusa ne pense plus qu'à une seule 
          chose : le venger. Ce qui n'est pas forcément simple ! Au-delà 
          du tueur, il cherche à remonter jusqu'au commanditaire. Pas facile 
          avec les Yakuza où, traditionnellement la loyauté prime 
          et le silence est d'or. Enfin, presque, quelques arguments contondants 
          pouvant changer le cours des choses. L'inflation de cadavres va de pair 
          avec l'avancement de l'enquête.
          De future victime, le tueur d'Hikokura se retrouve l'allié provisoire 
          d'Azusa. Avec son aide et celle d'un ami, les choses avancent rapidement, 
          les cadavres continuent à s'amonceler sans que l'on voie l'ombre 
          d'un policier. Les règlements de comptes se passent en famille, 
          au pays du soleil levant.
          Un film d'une violence extrême laissant les super-productions 
          américaines au rang de jouets pour jardins d'enfants. Les plans 
          sont lents, chaque séquence est détaillée à 
          l'extrême. On peut regretter quelque complaisance à montrer 
          cadavres et hémoglobine, tout en tenant compte du mode de pensée 
          japonais pour qui la mort n'est pas forcément une catastrophe 
          intolérable. Nous n'avons pas à porter de jugement, certains 
          mafiosi européens n'étant pas des plus reluisants.
          Signalons aussi, l'alternance de la réalité et des souvenirs 
          du héros. Cette intrusion du passé donne au film une curieuse 
          émotion non dénuée de sensibilité. Azuka 
          n'est pas une brute, il est le produit d'une enfance difficile, à 
          la limite du supportable. On comprend mieux cette rage de détruire 
          qui l'anime le plus souvent.
          Un film difficile et ambitieux qui a le mérite d'essayer de nous 
          faire comprendre les mécanismes délicats de la pensée 
          Yakusa mais qui reste trop long.
        Bernard Reversat
        
        
        The recruit
          De Roger Donaldson, Etats-Unis
        Film en compétition
        James Clayton est un brillant 
          étudiant en informatique. Walter Burke, chasseur de têtes 
          pour la CIA cherche à le recruter. Il sent que ce gamin a le 
          potentiel pour faire un excellent agent. Bientôt, James se retrouve 
          à la "ferme" ou il apprend les mille subtilités 
          du métier d'agent secret. Il rencontre une jeune femme Layna, 
          dont il tombe amoureux. Sa relation avec Burke laisse aussi à 
          désirer et le jeune homme se demande s'il est vraiment fait pour 
          rester dans ce milieu. Il est alors envoyé en mission : démasquer 
          une taupe… qui n'est autre que Layna…
          Que dire de ce film à la gloire de l'Amérique et de ses 
          services de renseignements ? Le centre d'entraînement avec ses 
          barbelés et son service d'ordre surarmé est très 
          démocratique et donne d'emblée le ton du film. Le reste 
          oscille entre un catalogue de vente de gadgets par correspondance et 
          la glorification des héros anonymes morts, au combat, pour leur 
          patrie. Navrant.
          On se demande ce que viennent faire Al Pacino et Colin Farrell dans 
          cette galère. J'espère pour eux que le cachet était 
          conséquent. 
          Un film insignifiant, déjà cent fois vu, bien dans la 
          lignée de George W. Bush Junior. Engagez-vous, rengagez-vous, 
          vous vous ferez tuer glorieusement pour une Juste Cause. Et n'oubliez 
          pas de voter Républicain !
          Nul doute que le film plaira dans un pays où il y a plus d'armes 
          que d'habitants. Revoyez plutôt (en DVD, s'il vous plaît) 
          "Les trois jours du Condor". L'idéologie est moins 
          tristounette et l'histoire est autrement intéressante.
        Bernard Reversat
          
        
        10/04/2003
        Soleil, fanfares et manifestants 
          à Cognac pour le début du 21e Festival du Film Policier.
        Après la douche d'hier, 
          cela faisait plaisir de retrouver la lumière particulière 
          de la Charente. Et c'est sous ce climat printanier que l'oiseau blanc, 
          venant de Roissy et transportant la plus grande partie des Invités, 
          se posait à 16 heures sur la piste de l'aérodrome de la 
          cité des eaux-de-vie.
        Une trentaine de salariés 
          de chez Martell ont bien tenté de perturber cette arrivée, 
          mais comme en face d'eux se trouvaient un nombre égal de CRS, 
          leur opération de communication sur le plan de restructuration 
          de leur entreprise par leur nouveau propriétaire, le groupe Pernod-Ricard, 
          ne pouvait aboutir.
        
        Au lieu que les VIP empruntent 
          la sortie habituelle, c'est par une porte de service de la base militaire 
          709 qu'ils prirent la direction de Cognac. Le Festival, sans que ses 
          Invités le sachent, venait de vivre un début inhabituel. 
          
        
        La fanfare prévue pour 
          l'accueil s'est vite retrouvée à animer les terrasses 
          de la place François 1er en plein centre ville pour le bonheur 
          des cognaçais. 
          Les vedettes du festival avaient rejoint leurs hôtels pour se 
          refaire une beauté et pour vivre d'autres aventures. A leur programme 
          de cette fin de journée, l'inauguration du festival, avec le 
          premier bain de foule, les premiers autographes signés et les 
          premiers sourires "cheese" pour les photographes. 
        
 
          
 
          
          
        Si, sans donner de noms, certains 
          des invités n'étaient pas au top de leur forme à 
          moins qu'ils ne sourient que lorsqu'ils se brûlent, ce n'était 
          pas le cas de Véronique Jannot, Agnès Soral, Christine 
          Boisson, Philippine Leroy-Beaulieu, Sabine Haudepin côté 
          femmes et Vincent Lindon, Richard Anconina, Bernard Farcy et Anthony 
          Kavanagh côté mecs. Les chasseurs d'autographes étaient 
          comblés tout comme les photographes amateurs ou pros.
        Le lever de rideau à la 
          "Maigret" de l'inauguration terminé, les choses sérieuses 
          devaient commencer. Jérôme Mouhot, le maire de Cognac, 
          déclara "qu'il s'était longuement interrogé 
          sur le bien-fondé de l'existence du Festival en cette année 
          trop marquée nationalement et internationalement par la souffrance. 
          Qu'après réflexion, l'événement cognaçais 
          pouvait être un moyen, une passerelle, pour la paix et pour la 
          fraternité. Le 7e Art et le polar en particulier ne jettent-ils 
          pas un regard cru sur la société tout en lui offrant une 
          tribune pour quelle puisse rebondir". Jérôme Mouhot, 
          pour terminer son allocution et peut-être pour clore un débat 
          interne à Cognac, a tenu à rappeler l'osmose qui devait 
          exister entre la Ville de Cognac et son Festival. 
          Après le mot, court et soft, de Lionel Chouchan, le délégué 
          général du festival, on eut droit la présentation 
          de trois jurys, Spécial Police, Téléfilms et Longs 
          Métrages. Ils étaient tous présents ou presque. 
          Vincent Lindon le président du Festival et du grand jury réglait, 
          d'entrée de jeu, le compte au président du jury Spécial 
          Police, le commissaire Marc Caliaros, qui avait, avec humour, déclaré 
          précédemment sur la scène du théâtre 
          avoir remarqué que seuls les membres de son jury portaient cravate 
          et étaient rasés de près. Et ça, le rasé 
          de trois jours qu'est Lindon avait eu, semble-t-il, du mal à 
          digérer le trait d'humour du Directeur Départemental Adjoint 
          de la Sécurité des Yvelines. La guerre des jurys serait-elle 
          née en ce début de soirée et en public ? 
          Pour terminer cette inauguration, l'humour gagna tout de même 
          sur la tension qui régnait. Renny Harlin, l'Invité d'Honneur 
          de cette 21e édition, qui depuis plus de dix ans souhaitait venir 
          à Cognac, était heureux que ce jour soit enfin arrivé. 
          Même si, tout juste arrivé en France, la police avait failli 
          le verbaliser pour une infraction, il espérait que tout se passerait 
          bien ici ainsi que lors de son retour. La connaissance de certains grands 
          noms de la police devrait l'y aider.
        
          Jury Long Métrage 
        Voilà, la cérémonie 
          touchait à sa fin ou presque. Sous de chaleureux applaudissements 
          tout ce beau monde, se fit photographier et les six cents personnes 
          présentes pouvaient regarder, en avant-première Mais 
          qui a tué Paméla Rose d'Éric Lartigau. Deux 
          des acteurs et scénaristes, Kad et Olivier, présentèrent 
          leur bébé avec l'humour qu'on leur connaît. Leur 
          prestation scénique, réussie à mon avis, avait 
          bien chauffé la salle. La projection partagea en deux camps, 
          semble-t-il, les spectateurs, mais ça, c'est une autre histoire 
          ! 
          Bernard Reversat y était, c'est à lui maintenant.
        Bernard Bec
        
        
        Mais qui a tué Pamela 
          Rose ?
          D'Éric Lartigau, France
          Avec Kad et Olivier, Jean-Paul Rouve et Gérard Darmon
        (Film d'Ouverture du Festival projeté 
          en avant-première)
        C'est l'histoire à première 
          vue banale de deux agents du FBI envoyés sur une sombre affaire 
          de meurtre en pleine cambrousse. D'un côté, nous avons 
          Ripper, homme posé, instructeur scrupuleux et parfait modèle 
          de l'agent du FBI. De l'autre Bullit, est un homme de terrain aux curieuses 
          méthodes. Grossier, mal rasé, il représente l'archétype 
          complètement déglingué de l'infiltré dans 
          les gangs de drogue. 
          Le mélange des deux genres est explosif, les deux agents ont 
          un peu de mal à coordonner leurs démarches. Mais un meurtre 
          étant un meurtre, le principal est de trouver le coupable, quelles 
          que soient les méthodes employées. Rien ne manque au scénario, 
          ni le shérif peu coopératif, ni l'idiot du village, avec 
          en prime le vilain méchant pas beau. Du déjà vu, 
          me direz-vous ! De l'Arme fatale, en passant par Men in Black, 
          nombreux sont les couples maudits du cinéma d'action.
          Oui, mais… d'entrée de jeu, les cartes sont biseautées 
          et la dédicace du film "A Christophe Colomb qui a découvert 
          l'Amérique" donne immédiatement le ton. Nous nageons 
          en pleine gaudriole, dans la grosse farce gauloise (excusez-moi américaine), 
          que n'aurait pas renié l'auteur de Fantasia chez les ploucs 
          ! L'histoire n'est qu'une suite inénarrable de gags plus 
          ou moins grossiers qui laissent le spectateur pantois. Le sabir franco-anglais 
          des sous-titres est à hurler de rire et le "yellow ruban 
          of police", inscrit sur les marquages entourant la zone criminelle, 
          tient plus du surréalisme que du comique. 
          De délire verbal en coups tordus (ah ! le faux générique 
          de fin), nos deux compères découvrent les coupables dans 
          une débauche psychédélique qui rappelle parfois 
          Cinecitta de Fellini.
          Le résultat est une satire, plus fine qu'il n'y paraît, 
          des sempiternels films d'action des grandes firmes hollywoodiennes. 
          Un excellent début de festival qui nous place, il va sans dire, 
          sous le signe de la fête.
          
        Bernard Reversat