Concarneau, du 19 au 21 juillet, 
          a hissé le drapeau noir du polar. 
        
           
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        Vendredi 19 juillet 
          A deux pas de la ville close, de l'océan et du café où 
          Georges Simenon écrivit en 1932 son fameux bouquin Le chien 
          jaune, s'est tenue la 8ème édition du Festival du 
          Polar du plus grand port thonier européen. Ses marins, surnommés 
          les Méditerranéens de la Bretagne, sont reconnus pour 
          être hâbleurs, tchacheurs et voire querelleurs. Nous voici, 
          de suite, plongés dans le monde du polar et du noir par la mer 
          interposée. Le décor est donc planté.  
          - Étranges, les cris que l'on entend. Ah ! Ce sont des goélands. 
          Cette 8ème édition, à vocation locale, régionale, 
          nationale et même internationale, avec la présence de l'auteur 
          écossais David Donachie, pouvait être inaugurée 
          à 17 heures par Gérard Moreau, le boss du festival, et 
          par Gilbert Le Bris, le député-maire de Concarneau. Si 
          le premier magistrat de la ville regrettait, un tant soit peu, que les 
          couleurs sombres, les pavés glissants et la pluie - chers à 
          l'ambiance du roman noir - ne soient pas au rendez-vous, il pouvait 
          assurer aux nombreux invités que ce 8ème Festival au soleil 
          éclatant, serait tout d'abord comme les précédents, 
          convivial et festif, et, permettrait peut-être, en cette période 
          de montée de l'insécurité, aux hommes de se comprendre 
          par le biais de la littérature. Louable souhait.  
            
        
           
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                C'est à ce moment 
                qu'intervint un petit homme de noir vêtu, un poète. 
                Rémi Duhart, c'est lui, nous balança des mots à 
                la figure, ceux du Bateau Ivre de Arthur Rimbaud, ceux 
                de Enivré et Du vieil homme et la mer de 
                Charles Baudelaire. Nous étions dans le vif du sujet, le 
                maire avait peut-être raison, les mots nous soigneraient 
                de nos maux. Les petits fours et le cocktail servit ensuite feraient 
                le reste, c'est sûr ! Je ne vous parle pas du repas, l'ambiance 
                ressemblait à celle qui règne lors de festins de 
                retrouvailles chez tous les irréductibles auteurs, bretons 
                ou pas, de la planète polar. 
                - Et pendant ce temps là, passaient et criaient les 
                goélands. 
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        Samedi 20 juillet 
          Au lever du jour, le même temps que la veille était proposé 
          aux assoiffés de mots noirs et aux mordus de polars. 
          - Les goélands continuaient de passer et de crier au-dessus 
          de nos têtes. 
          A 11 heures, le premier rendez-vous fixé, à la bibliothèque 
          municipale connut un certain succès. Michelle Witta de la Bilipo 
          et Sébastien Izzo, que l'on ne présente plus, débattaient 
          avec le public des thèmes abordés dans les romans, dont 
          la trilogie, de Jean-Claude Izzo et de leurs versions télévisuelles 
          et cinématographiques. Après les visions Delonesques d'un 
          Marseille sans Marseillais, de Pastagas sans aucun parfum d'anis et 
          de salades de tomates sans basilic, celles de Alain Bévérini 
          semblent avoir remis les pendules à l'heure du côté 
          de l'univers de Fabio Montale. Toujours d'après l'œuvre 
          d'Izzo, un plaisir d'adaptation cinématographique devrait bientôt 
          combler les lecteurs et les amoureux des salles obscures. "Les 
          marins perdus" viennent d'être portés à l'écran 
          par Claire Devers, avec dans les principaux rôles : Marie Trintignant 
          et Bernard Giraudeau. 
          - Et pendant ce temps là, signaient et dessinaient les auteurs. 
          
           
        Ce samedi fut la journée 
          du noir pour Mona Muche. La comédienne interpréta, à 
          17h00 et quelques broquilles, Photo Maton, une nouvelle signée 
          Alain Demouzon, dans un brouhaha et dans une certaine indifférence 
          de la part du public. 
          Dur dur, le métier de comédienne ! 
          - Et pendant ce temps là, dormaient certains auteurs. Si si, 
          j'ai des noms !  
        A 20 heures, re belote pour Mona 
          Muche. Avec beaucoup plus d'attention de la part du public présent, 
          elle joua Le hachoir, une autre nouvelle bien noire de Alain Demouzon. 
          C'est vrai, on peut aimer son prochain au point d'en reprendre un 
          morceau ! Trente minutes plus tard, l'affaire était dans 
          le sac et c'était l'heure de dîner au son du jazz du quintette 
          Géminoja'zz. 
          Comme c'était nocturne sous le chapiteau du quai d'Aiguillon, 
          les écrivains s'en repayaient une tranche de signatures, au son 
          de la zique bien sûr !  
          - Et pendant ce temps là, les goélands gagnaient leurs 
          pénates et les auteurs rêvaient d'un autre jour. Facile, 
          ce sera pour demain.  
        
           
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               Dimanche 21 juillet 
                Ce jour ne saurait être comme les précédents. 
                Alain Demouzon et moi-même avions rendez-vous, à 
                9 heures, au cœur de la ville close de Concarneau. Là, 
                dans une échoppe, nous attendaient les maitres de La Maison 
                du Kouign Amann. Au travail depuis 6 heures du mat', Josiane, 
                Michel et Fred, nous attendaient de pied ferme. Depuis trois générations 
                - n'oublions pas la grand-mère Marie présente ce 
                matin là à près de quatre vingt dix ans - 
                les Chazé-Guyader font de la pâtisserie bretonne 
                traditionnelle. Pas celle des industriels, mais celle des fermiers 
                et des premiers boulangers et pâtissiers. Ils choisissent 
                donc les meilleurs ingrédients : un beurre baratté 
                non pasteurisé et la farine d'une petite minoterie tenue 
                de père en fils depuis de nombreuses générations. 
                Goûtez-moi ce beurre, sentez-moi cette farine, c'est 
                autre chose ! Voilà, c'est comme ça que nous 
                avons, Alain et moi, débuté notre formation. Après 
                avoir assisté à la fabrication artisanale du Kouign 
                Amann et du Far breton, la dégustation s'imposait. Le beurre 
                frais et salé fondait dans la bouche, le nez dans la farine, 
                nous cherchions et trouvions la différence, au ciel nous 
                étions. C'est à ce moment là, que, pour nous 
                aider à faire la route du retour jusqu'au chapiteau, Fred, 
                le fils de la maison sortit d'un placard, oh ! pardon d'un lit 
                breton, une bouteille de Fine de Bretagne. Au début, on 
                sent nettement par où que ça passe et puis, après, 
                une certaine habitude, proche d'une certaine béatitude, 
                permet de voir la vie douce et rose. Soixante minutes après 
                notre arrivée, place St Guénolé en ville 
                close, nous quittions, chargés de gâteaux à 
                faire déguster, nos initiateurs aux véritables délices 
                bretons. 
                - Et pendant ce temps là, les auteurs se réveillaient 
                pour certains, arrivaient en quai d'Aiguillon pour d'autres. Les 
                goélands ? Cela faisait longtemps qu'ils criaient au-dessus 
                de nos têtes. Juste une question d'habitude. 
                Avant la pause de midi, Mona Muche y alla de sa chansonnette, 
                un cadeau pour le public et pour les auteurs encore présents. 
                Anne Sylvestre fut à l'honneur avec Petit bonhomme, 
                tout comme, Francis Blanche avec l'inoubliable Ça tourne 
                pas rond. 
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        Après un déjeuner, à l'ambiance 
          plus que conviviale, la dernière ligne droite pointait son nez 
          à l'horizon. Comme la température avait baissé 
          sensiblement, la clientèle du festival, elle, augmentait. Non, 
          ce n'était pas l'effet du Lambig ! 
        
        Joe G. Pinelli, l'auteur dessinateur belge de 
          l'étape, réalisait ses derniers autographes graphiques. 
          Maud Tabachnik, Thierry Crifo, Jean-Hugues Oppel, Patrick Mercado, Pascal 
          Millet, Didier Daeninckx, Lalie Walker, Louarnig Gwaskell, Mouloud Akkouche, 
          Romain Slocombe, Jacques Vallet, Alain Demouzon, Firmin Le Bourhis, 
          Jérôme Bussy, Gérard Alle, Jacques Caouder et David 
          Donachie signaient, presque à tours de bras, leurs livres. 
        
           
              
              G. Moreau et la Marie-Janique de Mich MAO | 
             
               
                 
                  La séparation intervint vers 
                    les 19 heures. Promis, juré, ils se retrouveraient 
                    tous, l'an prochain, chez l'ami Gérard Moreau à 
                    Concarneau. Moi aussi, si vous le voulez bien M'sieur le 
                    Président ! 
                  Bernard Bec 
                 
               
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        Au cœur de la Ville Close, 
          L'évasion est à la portée du passant chez Christelle 
          Mevellec. 
        
           
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                Dans sa maison-atelier, cette jeune femme 
                  de trente printemps peint et expose. A l'aise toute petite, 
                  un pinceau ou des crayons de couleurs à la main, elle 
                  choisit la voie des métiers de la mode : dessin, stylisme 
                  et couture. Déçue par ce milieu, elle le quitte 
                  et se forme toute seule, durant cinq années, à 
                  l'expression picturale.  
                  Arrivée en Ville Close depuis l'an 2000, elle y vit de 
                  sa peinture. Marquée par une certaine Afrique, celle 
                  des femmes et des hommes, sa peinture est faite de couleurs, 
                  de matières, de différences, de dépaysement 
                  et d'attirance. 
                  Après cinq années de tendance figurative, Christelle 
                  Mevellec prend ses aises et réalise des toiles d'une 
                  abstraction latente pour l'environnement du modèle central. 
                  La matière est de plus en plus puissante et valorisante 
                  pour les petits formats comme pour les grands formats. 
                  Si actuellement le continent africain 
                  est important pour l'artiste, la Bretagne l'a été, 
                  tout autant, auparavant. Preuve en est ses premières 
                  œuvres exposées dans la salle du fond : Marins au port 
                  ou en mer, Bretonnes endimanchées ou en tenue de tous 
                  les jours. Du bleu, du gris et du blanc de toute "Marine" 
                  qui se respecte, Christelle Mevellec a rejoint, par son choix 
                  de l'Afrique, le camp des couleurs fauves, noires et ocres. 
               
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        A voir absolument pour le voyage, 
          pour la tradition et pour la tentation de s'offrir, si affinité 
          avec le style de l'artiste, une toile à un prix très correct. 
        Atelier ME-MO 
          Christelle Mevellec 
          9, rue Saint-Guénolé 
          Ville Close / Concarneau 
          Tél. : 02 98 50 54 85 
           
       
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