B A N D E S .. D E S S I N E E S
15/12/2006

Belem
Le temps des naufrageurs

Jean-Yves Delitte (dessin & scénario)

Glénat
48 p / 12,50€

Belem / Le temps des naufrageurs
Gwénolé Leguadek (21/01/1883 – 18/09/1957).
L'homme qui repose sous cette terre de Bretagne face à la mer a raconté sur un cahier son voyage à bord du Belem. Tout a commencé pour lui, le 30 juillet 1896 à Saint-Nazaire. Il devenait le mousse d'un nouveau trois mats nommé le Belem, tout juste sorti des chantiers navals Dubigeon. Ce bateau avait comme capitaine un certain Lemerle, dit « Le merle noir », qui effectuait son dernier voyage. Affrété par le chocolatier Menier, le Belem devait revenir avec une cargaison de cacao dans ses cales. Sa première destination était Montevideo en Uruguay, la seconde Belém do Para au Brésil.
Agé de près de treize ans, Gwénolé Leguadek, ce fils et petit-fils de marins bretons attendait depuis des années ce jour. Malgré cela, le garçon est en proie à différents sentiments contradictoires. Il est fier d'être du voyage mais l'appréhende tout de même songeant à tous les marins disparus en mer.
Alphonso Rio, le bosco, qui l'avait accueilli sur le quai, est aux manœuvres. Après que les hommes de l'équipage aient largué les ris, dénoué les garcettes, lâché toute la toile et souqué et souqué ferme, le Belem part pour sa première traversée de l'Atlantique.
Gwénolé Leguadek avait de suite aidé aux manœuvres, et à toutes les taches et corvées quotidiennes. Certaines, comme le découpage d'un marsouin qui devait finir cuit dans les assiettes de l'équipage, lui donnait la nausée. Pas facile d'être mousse !
Alors que la mer était belle et que la traversée se passait calmement, l'équipage aperçut devant le navire une frêle embarcation à la voilure déchirée. Quatre hommes se trouvaient à son bord, dont deux étaient encore en vie et un grièvement blessé. Le dernier était mort…

Le réalisme donné par le coup de crayon de Jean-Yves Delitte nous immerge de suite dans cette aventure de marins et de flibustiers. Les couleurs de Patricia Faucon, surtout celles des scènes d'extérieur de nuit, sont fort bien réussies. Du beau travail !

Ceb


Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ?

Emmanuel Moynot (dessin et scénario)

Dupuis / Aire Libre
80 p / 13,50€

Pourquoi les baleines bleues viennent-elles s'échouer sur nos rivages ?
Simon Breuil est de retour à Bordeaux depuis trois mois. Il s'est enfermé chez Jean et Zette pour écrire. Simon est écrivain et son dernier roman, L'appel du vide, a connu un grand succès. Il retrouve Julie son ex, qu'il avait plaqué il y a cinq ans pour se marier avec Elsa, une riche parisienne. Le jeune homme était alors ambitieux et il en voulait. A la recherche de la gloire, il a ensuite délaissé sa femme pour Bertie, sa directrice littéraire, devenue sa maîtresse.
Alors que sa femme Elsa tombe dans la dépression, Simon Breuil ne pense qu'à lui, rien qu'à lui et à son ascension dans le monde littéraire. Le voici, grâce à son éditrice, en contact avec James Whales le célèbre romancier américain. Il le rencontre d'abord à Los Angeles avec Bertie, venue compiler ses textes inédits. Simon le retrouve ensuite, toujours avec sa maîtresse, à Paris. Il est accompagné de l'actrice Rhonda Flemmings. Simon va suivre le romancier dans les lieux littéraires de la capitale, espérant encore apprendre par la fréquentation de ce monstre sacré. Mais l'est-il encore vraiment ?…

Tout rappelle dans ce récit un monde littéraire surfait où l'ego est au-dessus de tout et surtout du talent. Simon Breuil l'apprendra rapidement à ses dépens, les coucheries ne suffisent pas, le talent ne s'attrape pas comme les MST.

Ceb


Titeuf
(Tome 11)
Mes meilleurs copains

Zep (scénario & dessin)

Glénat
48 p / 9,40€

Titeuf (Tome 11) Mes meilleurs copains
« C'est pô juste » que le cercle noir n'ait jamais évoqué l'existence de ce gosse de Titeuf. Bon je sais, c'est bien loin du polar, mais comme Zep son paternel évoque des sujets graves comme le handicap, le réchauffement de la planète, etc., dans son dernier opus, je me permets ce petit dérapage, contrôlé.
Le malaise de tous ces lardons, le départ raté de Titeuf aux Amériques, son éternel amour pour Nadia qui lui fait réaliser des trucs impossibles, sans oublier un peu de sexe (mignon de chez mignon) font de cet album un incontournable de la bédéthèque familiale lambda. J'ai bien ri, et j'ai même réfléchi suite à deux ou trois réflexions assez provo. Noël n'est pas loin !

Ceb


Clifton
(Tome 20)
Elémentaire, mon cher Clifton !

Michel Rodrigue (dessin)
Bob De Groot (scénario)

Le Lombard
48 p / 8,70€

Clifton (Tome 20) Elémentaire, mon cher Clifton !
C'est vrai lorsque l'on possède une petite MG de collection, comme le célèbre colonel Clifton, faut lui entretenir ses chromes. Alors le meilleur of course sur la place est Pashish. C'est justement de chez lui que vient le colonel, lorsque sa voiture, Jade sa collaboratrice et lui-même sont victimes de la conduite irraisonnable d'un automobiliste. Pour éviter le choc frontal, Harold Wilberforce Clifton donne un coup de volant à droite et se retrouve nez à nez sur le trottoir avec une borne postale. Boum ! Ca fait boum !
Le colonel est inconscient et Jade est enlevée par un homme en noir, celui-là même qui se trouvait au volant de l'autre voiture. Pas de problème, la maréchaussée, en la personne du bon agent Strawberry, est là pour démêler les fils de cet imbroglio. Sauf que c'est le colonel Clifton, lorsqu'il revient à lui, qui se retrouve suspecté d'avoir exagéré sur l'alcool. Outré qu'il est, lui qui venait juste de déguster un Darjeeling high grey 67. L'attitude de Strawberry, et l'enlèvement de Jade le font appeler Pumpkin, en personne, au « Yard ». A ce nom, le bobby comprend qu'il a commis une boulette et laisse, après quelques soins, rentrer chez lui le colonel Clifton.
Après une nuit de repos, Harold Wilberforce Clifton se retrouve toujours confronter à l'enlèvement de Jade sa collaboratrice, mais un homme qui discute cuisine dans son salon avec sa gouvernante Miss Partrige, va lui raconter une étrange version des faits et des raisons de ce kidnapping. C'est un docteur et celui-ci connaît l'identité de l'homme qui a enlevé Jade. C'est un certain Hamilton, et il serait né en 1861. Il aurait donc 144 ans. Le colonel Clifton, de plus en plus septique, va aller de découverte en découverte, toutes plus fantastiques les unes que les autres. Le docteur est pour lui digne de l'asile St James. Et si le colonel faisait fausse route ?…

C'est le genre de bédé à l'humour British et qui nous plonge dans un passé révolu au charme désuet. On est très loin du réalisme de certaines séries actuelles et cela repose un tantinet le ciboulot.

Ceb

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