Captif
              En sortant de l’hôpital où  il a passé une IRM, Kenny Drummond, la quarantaine, apprend qu’il n’en a plus  que pour six semaines à vivre. Avant de mourir, il décide de dresser une petite  liste des gens qu’il tient à remercier.
              Il appelle au téléphone  Mary avec qui il a été marié. Ils sont restés en bon termes. Mary elle, s’est  remariée avec Stever, ils ont deux enfants, tous apprécient Kenny. Il n’a pas  osé lui dire qu’il n’en avait plus pour longtemps, mais Mary a bien senti qu’il  lui cachait quelque chose. Aussi décide-t-elle de contacter une amie de Kenny,  Pat Maxwell, policière à la retraite. Cette dernière ne s’étonne donc pas de  recevoir un appel puis la visite de Kenny. Pat vit dans un mobile-home de façon  simple mais c’est ce qui lui convient et la rend heureuse. Il lui demande un  service, retrouver quelqu’un. Qui Kenny veut-il retrouver avant de  mourir ? Tout simplement la petite fille qui fut sa voisine sur les bancs  de l’école et qui avait été gentille avec lui, contrairement aux autres, elle  s’appelait Callie.
              Voulant être agréable à  son ami, Pat va engager à ses frais, Pat Sugar, un détective minable et endetté  jusqu’au cou. Grâce à lui, Kenny apprend ce qu’est devenue Callie, elle s’est  mariée avec Jonathan Reese, un paysagiste, ils n’avaient pas d’enfant. La  police garde la trace d’une dispute entre les époux, mais tout était rentré  dans l’ordre jusqu’au jour où Callie avait disparue sans laisser de trace.  Soupçonné, son mari n’avait jamais été inculpé. Grâce à tous ces  renseignements, Kenny se rend chez Jonathan Reese, pénètre chez lui par  effraction et fouille sa maison. Il y restera même une nuit entière, caché dans  le grenier à cause du retour imprévu de Jonathan. Grâce à des indices qu’il a  trouvés, Kenny est persuadé que celui-ci est le meurtrier de son épouse même si  la police, à l’époque, n’avait pu le prouver. Il décide de l’enlever et de le  séquestrer dans le cottage qu’il possède. Là, va commencer un terrible face à face  avec, d’un côté, un homme qui n’a plus rien à perdre et veut connaître la  vérité, et de l’autre, un homme prêt à confesser ce que l’autre veut entendre.  Pris dans un engrenage fatal, Kenny à bout de force, est entraîné malgré lui  dans une situation inextricable.
               
              Un scénario diabolique et d’une intensité  remarquable, ce second roman traduit en français de Neil Cross n’a rien à envier au  précédent « L’homme qui rêvait d’enterrer son passé ». Déjà ce  dernier exploitait le thème d’un homme pris dans un piège dont il ne sait  comment se sortir. Malgré quelques scènes sanglantes à la limite du grand  guignol, le lecteur est tellement pris par l’action que celles-ci ne choquent  pas. Un roman intense, au suspense bien maîtrisé que vous lirez d’une seule  traite.
              Dany Neuman