Le petit
lieutenant de Xavier Beauvois
L’éducation sur le terrain d’un jeune OPJ sous les ordres d’une
ex-alcoolo interprétée par Nathalie Baye. A voir pour
celle-ci et, aussi, pour le long travelling final. Frise parfois le
documentaire. Utile pour les polardeux en mal de vérité
procédurière.
Ronin
de John Frankenheimer
Sous-titre possible : « Valise, cassette et nostalgie ».
Des ex-agents de la Guerre Froide sont menés par le bout du flingue
par une mignonne irlandaise déterminée qui leur confie
une mission armée. Il nous faudra patienter avec ce groupe hétéroclite
pour découvrir progressivement les instructions. Une affaire
zarbie, mais qui paye bien et, presque, cash. Avec Frankenheimer, jamais
d’ambiguïté, ça bouge, c’est musclé, les images
sont solides et le rythme est vif, le « French Connection
n°2 » de 1975 nous y a habitués. Les cascades
voitures camions sur le périph’ parisien sont assurées,
ça déblaie en sens interdit et contresens, sur fond de
Grande Arche et Georges Sarre, le roi de la ceinture, bouclerait la
sienne pour ne pas s’envoyer en l’air lors d’une projection. Depuis
« Bullitt » et « Le Casse »,
ces courses se faisaient rares, les scènes sur le marché
à Nice sont mémorables... Il y a aussi l’histoire minuscule,
qui flirte avec l’espionnage, quand tout le monde cavale après
t. l. m. Ici, ce sont les Irlandais, Ricains, Français, Russes,
ex-Soviets, la mafia de l’Est... on s’en balance, surtout qu’il y a
une valoche métallique à récupérer, qu’importe
le nombre de victimes pour y parvenir. La grosse artillerie est de sortie,
à Paris, dans le vieux Nice, dans les arènes d’Arles.
Un salut à la terrasse du café Van Gogh que jadis Vincent
avait peint à la lueur de bougies disposées sur le rebord
de son chapeau, s’il avait pu deviner... Une démonstration de
patinage, au Zénith de Paris je crois, nous vaut une séquence
très hitchcockienne, mais chut ! Et dans tout ça
la valise, bordel, où qu’elle est et c’est quoi qu’est dedans ?
Elle passe de main en main, de macchab’ en macchab’, et on ignore ce
qu’elle contient de si important pour débrider les coffres-forts
et provoquer les massacres.
Les acteurs assurent sur fond de décors naturels, à faire
rêver un mafioso. De Niro est le Ronin titre, une sorte de samouraï
qui n’a pas su protéger son seigneur et qui part en croisade
pour expier en se vengeant de ce manquement au Maître. Jean Reno
qui partage la vedette, en impose, et quand on le pense mort, ça
fait froid au coeur. On assiste à l’originale extraction d’une
balle, téléguidée par le patient, Bob lui-même,
et effectuée par le toubib barbu chevelu Lonsdale, masque haut !
Bref, du bon film d’action.
Je dois revenir à la valoche. Son format peut nous orienter sur
un contenu chimique, nucléaire, mais comme ça a déjà
été le cas en 1955 dans le film de Robert Aldrich, « En
quatrième vitesse », tiré du roman de Spillane...
Alors ? Je déclare ouverte la surenchère à
la valise fermée...
Quatre
Frères de John Singleton
Quatre fils adoptifs décident de venger le meurtre de la vieille
femme qui les a élevés. Deux Blancs et deux Noirs. Un
véritable gang de branques. L’intrigue s’épaissit en cours
de bobine. Violence et humour nous accompagnent tout au long de ce thriller
westernien particulièrement attachant. « Un petit
charme rétro de série B tendance années 70 »,
pour plagier Télérama.
Roland
Sadaune
Entracte…