R O M A N S
21/04/2008

Crépuscule vaudou
Jean-Marc Lofficier

Baleine
188 p / 9,90€

Crépuscule vaudou
Frank Clayton, armé d'un Glock 19 semi-automatique, sème la terreur en tirant sur tout ce qui bouge. Il est à l'intersection de deux avenues de la Nouvelle-Orléans et devant lui, la terrasse d'un café. Les gens apeurés se réfugient à l'intérieur de l'établissement. Il entre et exécute les occupants. Il est totalement allumé et chaque fois qu'il appuie sur la détente de son arme, il crie : « Longue vie au Seigneur Zaryan ». Il est arrêté dans sa folie meurtrière par une jeune institutrice qui, dissimulée derrière une table, le plombe définitivement avec un Smith & Wesson. « Longue vie… » seront les derniers mots prononcés par le givré. Dans la fusillade meurt Ohisver Van Helsing, l'oncle de Hugo. Le Hugo Van Helsing, fameux chasseur de vampires.
Le lecteur va ainsi naviguer entre occultisme, ésotérisme et rites vaudou au moment de l'ouragan Katrina qui a détruit la presque totalité de la ville du blues et du jazz et tué plusieurs milliers de ses habitants.

C'est un livre de dénonciation du système Buschiste, d'action, de suspense et dans lequel les cadavres en tout genre sont légion. Ça bouge et ça trucide à tout berzingue, bref ça déménage. Cela me fait penser au film « Une nuit d'enfer » de Robert Rodriguez, avec Quentin Tarantino, Georges Clouney et Salma Ayeck.

Patrice Farnier


La théorIe du K.O.
Lilian Bathelot

Editions Jigal
194 p / 15€

La théorie du K.O.
Quand J'ai ouvert ce livre, je ne voyais pas du tout ce que pouvait signifier ce titre. Puis au fur et à mesure que j'avançais, je me suis rendu compte que tout ce qui était écrit était tout à fait plausible et que certainement cela s'était déjà produit. Et là, je suis resté K.O. Je pense que tout ce que l'on pourrait dire sur ce livre, serait en dessous de ce que l'on ressen t en le parcourant.
Quelques mots quand même ; dans le célèbre port de Sète, des crimes et les règlements de compte qui les accompagnent sont imputés à la Mafia. Nous allons voir que même si le modus operandi est digne de la Brise de mer, elle est hors du coup. Par contre, certaines personnalités dirigeantes locales, régionales, voire nationales, seraient largement impliquées.

Patrice Farnier


L'homme du lac
Arnaldur Indridason

Editions Métailié
349 p / 19€

L'homme du lac
L'ingénieur hydrologue Sunna découvre, lors d'une promenade autour du lac de Kleifarvatn, un squelette dont le crâne a été fracassé. A cet endroit, le lac s'est retiré depuis qu'un tremblement de terre s'est produit en juin 2000, d'où la baisse du niveau de celui-ci. Le commissaire Erlendur et ses adjoints vont s'intéresser aux disparitions signalées dans les années 60, d'après l'âge estimé du squelette.
L'émetteur radio qui a servi à lester le corps porte des inscriptions en caractères cyrilliques, ce qui va orienter l'enquête vers les ambassades des pays de l'ex-bloc communiste. Il leur faudra remonter au temps de la guerre froide, lorsque les étudiants islandais des jeunesses socialistes, qui avaient obtenus des bourses, venaient faire leurs études en Allemagne de l'Est. Beaucoup avaient déchanté en s'apercevant qu'on essayait avant tout de les endoctriner et certains en avaient perdu leurs illusions. Ils devaient se méfier de leurs camarades chargés de les épier et de dénoncer tous ceux qui étaient des opposants au Parti. Cela s'appelait « la surveillance réciproque ». Un petit groupe avait osé braver l'interdit, organiser des réunions clandestines et tenté de se rebeller contre le socialisme tel qu'il était appliqué en RDA.
C'est dans ce climat politique inquiétant qu'un jeune Islandais et une jeune Hongroise découvriront l'amour, puis la douleur d'être définitivement séparés.

Dans ce nouveau roman, Arnaldur Indridason nous rappelle ce que fut cette époque où certains, croyant faire le bonheur des personnes, les surveillaient étroitement en leur dictant même ce qu'elles devaient penser. Il a su, avec talent, y mêler deux belles histoires d'amour et surtout de fidélité infaillible. Nous retrouvons bien sûr le commissaire Erlendur, un personnage marqué par son enfance et toujours poursuivi par une culpabilité obsessionnelle.

Dany Neuman


Les empreintes du diable
John Burnside

Métailié
218 p / 18€

Les empreintes du diable
Cela commence par une légende que l'on se transmet de génération en génération dans le village de Coldhaven en Ecosse : il y a bien longtemps, on a retrouvé des empreintes de pas dans la neige et celles-ci ont été attribuées au diable...
De nos jours, Michael vit avec son épouse dans une maison isolée qu'il a héritée de ses parents venus s'y installer sans jamais avoir été acceptés par les habitants du village. Un jour, il apprend par le journal la mort de Moira Birnie et de ses deux plus jeunes enfants dans l'incendie d'une voiture. Il s'avère que Moira s'est tuée en entraînant avec elle ses enfants mais en épargnant l'aînée, Hazel qu'elle a abandonnée au milieu des champs. Jadis, Moira a été sa petite amie et en calculant, Michael se rend compte qu'Hazel pourrait peut-être être née de cette liaison.
Dès lors, Michael décide d'en savoir plus sur la jeune Hazel et une relation étrange va s'établir entre eux et l'entraîner dans un engrenage inexorable.

Le passé joue un rôle important dans cette intrigue, les paysages sauvages ajoutent à l'émotion ressentie par le lecteur, c'est un beau roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.

Joël Noir


La lune de papier
Andréa Camilleri

Fleuve Noir
224 p / 20€

La lune de papier
Le commissaire Montalbano, tout en commençant à se poser des problèmes existentialistes, se trouve amené à entreprendre une enquête particulière. Un homme est retrouvé mort dans une position compromettante d'où l'on déduit d'abord que son assassin doit être une femme. Qui l'a tué ? Sa maîtresse qui ne supportait pas de le voir partir ? Sa sœur possessive avec laquelle il avait tissé des liens particuliers ? Ou est-ce une vengeance par rapport à son activité professionnelle ou peut-être à ses amitiés dans le monde politique ? Pour résoudre cette énigme, il faudra d'abord découvrir qui était réellement Angelo Pardo.

Le style très particulier de Camilleri est parfaitement rendu par le traducteur qui utilise des mots et des expressions inconnus dans la langue française mais auxquels on s'habitue vite. Cela donne un ton particulier à ce roman qui nous transporte dans l'univers sicilien. Les personnages sont entiers, bien campés et le suspense fort bien dosé.

Joël Noir

R O M A N S - page suivante