R O M A N S
02/06/2007

Les valses de l'aube
Pierre Creet

Editions La Française
128 p / 10€

Les valses de l'aube
Au début, le lecteur croit lire un traité de philosophie, puis ça tourne vite au pamphlet et au règlement de compte. La politique, les flics et les contribuables dociles, tout ce petit monde en prend pour son grade.
C'est l'histoire d'un junky surnommé Mo. Mo comme mauvais ou comme maudit mais pas comme Maurice ! Dans la ville de Tours, Mo en plus de se droguer grave, joue les souteneurs. Enfin souteneur c'est vite dit, sa petite amie Ellya est surtout là pour lui payer ses doses de dope. Ellya, de son vrai nom Juliette Rechon, se prostitue pour offrir à Mo l'héroïne qui lui est nécessaire car il est accro.
Ce petit mac va bientôt se trouver pris dans la spirale violence, drogue voire meurtre.

Pierre Creet nous explique, et il a raison, l'immobilisme politique actuel qui arrange sûrement ceux qui nous gouvernent, le laisser-aller de la police, et surtout des contribuables qui se font tondre la laine sur le dos, au profit de ces gens (les énarques) qui prétendent travailler pour nous, les citoyens de base.

Patrice Farnier


Camelia.came
Yves Mamou

Thriller Stock
322 p / 20€

Camelia.came
Bakari Diabaté, livreur de fleurs chez Camelia.com possède les mensurations idéales pour se faire respecter dans le neuf-trois, lieu de sa dernière livraison. Son ultime client se nomme Bénaoudia. Alors qu'il va sonner à l'adresse indiquée, une énorme explosion souffle l'appartement, les occupants et bien sûr le livreur. Tous sont morts, que s'est-il passé ? S'agit-il d'une fuite de gaz, d'un attentat ou d'un règlement de compte ?
Dans le même temps, en Colombie (la patrie du fameux Pablo Escobar du cartel de Cali de triste mémoire), un gros trafiquant de cocaïne, par un procédé tout à fait particulier, transforme sa drogue en roses, afin qu'elle soit plus facilement exportable. L'enquête française est confiée au commissaire Jacques Martucci, chef de la brigade antiterroriste, un des meilleurs flics français. Il avait arrêté, il y a quelques années, deux chefs de l'ETA à St Jean de Luz et mis à jour un trafic d'armes et d'explosifs destinés à des attentats en Espagne.
L'auteur, Yves Mamou, nous fait faire des allers-retours entre Paris et l'Amérique du Sud sur les traces de tueurs à gages et de dealers ainsi que le tour des cités du quatre vingt treize à la poursuite de terroristes du Hezbollah. Les tueurs colombiens et les djihadistes sont complètement givrés, ils dézinguent à tout va et donnent dans le sanglant.

Un très bon polar, facile à lire avec un suspense à couper le souffle et des situations tout à fait plausibles.

Patrice Farnier


Mortelle protection
Robert Crais

Belfond noir
354 p / 20,50€

Mortelle protection
Elle s'appelle Larkin Barkley, âgée de 22 ans, elle est la fille d'un homme très riche qui a hérité d'un empire. Va de boîte de nuit en boîte de nuit à Hollywood, roule à tombeau ouvert à bord de son Aston Martin. La nuit et les rues sont à elle jusqu'à ce qu'un accident ne lui fasse croiser la route de personnes qui vont faire d'elle un témoin plus que gênant, donc à éliminer. Des tueurs vont être à ses trousses car elle a accepté de faire une déposition devant un grand jury. Devenue témoin fédéral, elle échappera à trois tentatives d'assassinat malgré le programme de protection dont elle bénéficiait.
Joe Pike, ancien flic du LAPD, travaillant maintenant à son compte, se voit proposer d'assurer la protection de Larkin, une mission loin d'être de tout repos. Se déplaçant de planque en planque, le tandem plus qu'étonnant, va devoir anticiper les attaques de l'ennemi. Cette cavale mouvementée réunit deux êtres diamétralement opposés, mais qui a pourtant un but en commun, sauver sa peau. Protégée par le taciturne et redoutable Joe Pike, la jeune milliardaire va découvrir l'angoisse car tentatives de meurtres et trahisons vont se succéder. Une course-poursuite qui tient en haleine et qui nous dévoile la face cachée de Joe Pike, un être endurci par les épreuves et qui ne peut faillir dans son engagement. Aidé de son fidèle ami Elvis Cole, Pike ne va pas hésiter à employer tous les moyens pour démasquer ses adversaires.

Pas un instant de répit dans ce nouveau roman de Robert crais qui, une fois de plus, sait captiver ses lecteurs jusqu'à la dernière page.

Dany Neuman


Chères toxines
Jean-Paul Jody

Editions du Seuil
356 p / 19,80€

Chères toxines
Drôles de serial killers, les laboratoires pharmaceutiques. À eux seuls, en France, ils font plus de morts que les accidents de la route. Ils ne risquent rien, ils ont l'assentiment de nos ministres de la Santé successifs. Les médicaments ne soignent plus, ils tuent. Au nom du profit, les labos mettent sur le marché (avec l'aide des pouvoirs publics) des médocs dangereux pour ceux qui les utilisent mais très bons pour les actionnaires.
Jean-Paul Jody (preuves à l'appui) nous dépeint les travers (mortels ?) de l'industrie pharmaceutique en général. Il nous emmène dans un séminaire de motivation des cadres et directeurs du laboratoire français « Santaz ». Les participants sont prêts à toutes les traîtrises pour voler la place de celui qu'ils nomment « mon ami ». La promotion canapé y est aussi à l'honneur. C'est une grande masturbation intellectuelle afin de trouver une stratégie de lancement pour une nouvelle molécule le « zépam ». Personne, ou presque, n'en connaît les effets secondaires, mais pour plaire aux investisseurs et non aux malades, que ne ferait-on pas ? On remarque d'ailleurs, qu'il n'est plus question de patients mais de clients potentiels. De ce fait, il est acceptable de considérer la maladie comme un marché et de là, refuser le médicament à un malade qui n'a pas les moyens de se le payer.
Vu le nombre d'exemples avérés et énumérés dans ce livre, l'auteur a réalisé un travail de recherche titanesque. Il est vrai que JPJ est connu pour ses investigations, rappelez-vous « La position du missionnaire » sur le génocide rwandais.

Normalement, après avoir lu ce bouquin, le lecteur devrait regarder son médecin et son pharmacien d'un autre œil et surtout ne plus faire confiance à ces lobbies que sont les grands laboratoires pharmaceutiques.

Patrice Farnier


La princesse des glaces
Camilla Läckberg

Actes Sud
382 p / 21€

La princesse des glaces
Erica Falck, auteur de biographies, vit dans une petite ville de la côte ouest suédoise qui a pour nom Fjallbacka, un port de pêche sur le déclin. Alors qu'elle est plongée en plein désarroi par la mort récente de ses parents et qu'elle essaye en vain de persuader sa sœur Anna, dominée par son mari, de ne pas mettre en vente la maison de leur enfance, un matin, elle découvre le cadavre de son amie d'enfance, Alexandra Wijkner, nue dans sa baignoire, les poignets tailladés. A première vue, il s'agit d'un suicide mais les parents de la jeune femme, ainsi que son mari, sont persuadés du contraire. D'autant plus que les confidences de l'associée d'Alexandra qui tenait une galerie d'art, révèlent que cette dernière était enceinte.
C'est le commissaire Melberg, un grossier personnage plein d'autosuffisance, qui est chargé de l'enquête, assisté de l'inspecteur Patrick Hedström. Lors de l'interrogatoire des parents de la victime, son mari Henrik et Erica sont également convoqués. A cette occasion, l'inspecteur Patrick Hedström va retrouver avec émotion Erica dont il a toujours été secrètement amoureux. A ce premier assassinat s'ajoutera une autre mort suspecte, celle d'un peintre devenu clochard, ce dernier connaissait Alexandra. Y-a-t-il un lien entre ces deux affaires ?

Dans ce roman, Erica l'héroïne, va jouer les enquêtrices et s'immerger dans la vie d'une petite société provinciale où tout est préférable à la vérité. Elle la décrit avec soin et l'on découvre les secrets de chacun alors qu'en apparence, leur existence semble très calme. Des rebondissements ponctuent le récit qui nous entraîne dans un certain milieu où les convenances priment avant tout. Camilla Lackberg réussit avec talent à rendre les personnages attachants, même les plus complexes. Un récit captivant, la Suède n'a pas fini de nous faire connaître d'excellents écrivains.

Dany Neuman

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